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Gabon : Biyoghe Mba promet le revenu minimum mensuel à 150 000 FCFA

A l’occasion de sa rencontre avec le Conseil économique et social (CES) et les organisations syndicales et patronales ce 18 janvier à Libreville, le Premier ministre, Paul Biyoghe Mba, a annoncé que le salaire mensuel de tout salarié doit désormais être au moins de 150 000 francs CFA dès le 1er février prochain. Une mesure louable mais dont l’application sur le terrain pourrait se confronter à de rigides réalités.
Pour consoler la déception des Gabonais née de l’«enterrement» du Salaire minimum interprofessionnel de garanti (SMIG) à 150 000 francs CFA, le premier ministre, Paul Biyoghe Mba, a annoncé le 18 janvier dernier que plus aucun salarié ne gagnera moins de 150 000 francs CFA.

«Désormais, aucune personne travaillant sur le territoire nationale ne devra plus percevoir une rémunération inférieure à 150 000 FCFA, conformément à la décision du président de la République», a déclaré Paul Biyoghe Mba.

Pour corroborer aux propos du Chef de l’Etat, Ali Bongo, qui a déclaré le 7 janvier dernier n’«jamais fait la promesse de rehausser le niveau du SMIG», Biyoghe Mba a expliqué que la rémunération à 150 000 est composé du salaire de base cumulé aux différentes primes de chaque salarié.

Pour la mise en œuvre effective de cette mesure «irrévocable» sur le terrain concernant le secteur privé, le chef du gouvernement a invité les organisations syndicales et patronales à faire des propositions.

«Nous allons nous soumettre à la loi du pays. La décision sera appliquée », a affirmé Henri Claude Oyima, président de la Confédération patronale gabonaise (CPG) qui réuni les principales entreprises du pays.

Dans le public, les poches d’économies issues de l’audit de la Fonction publique et la suppression de postes tels que haut commissaire ou encore commissaire, serviront à rehausser les salaires des fonctionnaires. Dans le secteur parapublic par contre, ce sont les ressources tirées de la fixation des salaires des directeurs généraux à 5 millions de francs CFA et ceux des présidents des conseils d’administration à 3,5 millions de francs CFA, qui serviront de base à l’application de la mesure.

Comme la mise en œuvre de la journée continue le 3 janvier dernier, le gouvernement semble avoir mis la charrue avant les bœufs. En effet, cette mesure n’a pas été décidée de vive concertation avec le patronat. Cela sur pourrait donc conduire à une «résistance» de l’application sur le terrain de la nouvelle mesure dans certaines entreprises privés.

Si dans la Fonction publique et dans l’administration parapublique les charges du salaire mensuel à 150 000 seront certainement supportées, en sera-t-il de même dans les entreprises privées ? Qu’a prévu l’Etat si jamais on assistait à une vague, aussi minime soit-elle, de licenciements dans les entreprises soucieuses de réduire leurs charges pour respecter la nouvelle mesure?

Certes l’initiative du gouvernement est bonne, mais elle pourrait se heurter aux inquiétudes sus évoquées. De plus, une telle mesure, si elle parvient à être effective, va se répercuter au niveau des prix des denrées alimentaires. Sur cette question, Biyoghe Mba n’a pas apporté d’explications, ni annoncé de mesures préventives.

Sans mesures d’accompagnement concrètes, le salaire mensuel à 150 000 n’aura certainement pas les effets escomptés. Le gouvernement serait plus plébiscité en s’attaquant d’abord de plein fouet aux problèmes qui épuisent les revenus des Gabonais à près de 75% : le logement, la santé, l’éducation, la nutrition ou encore le transport.

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