Le nouveau président gabonais, Ali Bongo, a essuyé, dimanche 17 janvier, un revers qui remet en cause le leadership qu’exerçait son père Omar Bongo sur l’Afrique centrale. La Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale (Cémac) réunie en sommet à Bangui (Centrafrique) a nommé un Equato-Guinéen, Lucas Abaga Nchama en remplacement du Gabonais Philibert Andzembé, comme gouverneur de son institut d’émission monétaire, la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC). Cette nomination met un terme à un accord entre les six membres de la Cémac qui, depuis 1973, réservait ce poste à un Gabonais et cède la place au principe d’une rotation. Ce changement fait suite à la révélation, par l’hebdomadaire Jeune Afrique, du détournement de 25 millions d’euros entre 2004 et 2009 de la succursale de la banque à Paris. Elle traduit l’aspiration du président camerounais Paul Biya et de son homologue et allié équato-guinéen, Teodoro Obiang, à prendre la succession d’Omar Bongo, disparu en juin 2009, comme chefs de file de la Cémac.
Philippe Bernard
Article paru dans l’édition du 21.01.10