Après presque cinq ans de liberté conditionnelle, l’ancien PDG d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, devra retourner en prison pour ne pas avoir respecté toutes les obligations liées à sa condamnation, a annoncé, jeudi 21 janvier, la Cour de cassation. Celle-ci confirme ainsi l’arrêt rendu en juin par la cour d’appel de Versailles, ordonnant son retour en détention pour six mois. Il était reproché à celui qui est désormais consultant international d’avoir « manqué à l’obligation d’indemniser la partie civile [son ancienne société, depuis absorbée par Total] en proportion de ses facultés contributives ». Seules quelques centaines d’euros auraient été versés, au lieu de plusieurs centaines de millions.
La défense, qui s’était pourvue en cassation, a fait valoir mercredi à l’audience que Loïk Le Floch-Prigent a conclu « une transaction » avec la partie civile. Après l’annonce de l’arrêt jeudi, son avocat Francis Chouraqui a dénoncé « un acharnement judiciaire (…). On s’acharne sur lui parce qu’il est un homme libre et que c’est quelque part la raison d’Etat. Il est celui qui a su, il est celui qui a fait et qui n’a rien dit ».
CONDAMNÉ À CINQ ANS, TRENTE MOIS PUIS QUINZE MOIS DE PRISON
PDG de 1989 à 1993 du géant pétrolier français, Loïk Le Floch-Prigent avait été condamné en 2003 à cinq ans de prison et 375 000 euros d’amende dans le volet principal de l’affaire Elf, pour avoir détourné plusieurs centaines de millions d’euros des caisses du groupe pétrolier. Quelques mois plus tôt, dans le volet Dumas Deviers-Joncour, il avait été condamné en appel à trente mois d’emprisonnement ferme. En 2007, un tribunal correctionnel l’a condamné à quinze mois de prison avec sursis et 60 000 euros d’amende et a décidé de la confusion de cette peine avec les précédentes, ce qui signifie que seule la plus lourde doit être exécutée.
L’ancien numéro un d’Elf a jusqu’ici passé cinq mois et demi en détention provisoire en 1996, puis quatorze mois entre 2003 et 2004. Il a alors bénéficié d’une suspension de peine pour raisons de santé, puis d’une mesure de liberté conditionnelle.
source: AFP et reuters