Six jours après son exclusion du Rassemblement pour le Gabon (RPG, ex-majorité) le 23 janvier dernier, le député Alain Claude Bilié Bi Nzé a tenu une conférence de presse pour fustiger l’attitude de son parti en dénonçant «un règlement de comptes».
Suite à son éviction du Rassemblement pour le Gabon (RPG, ex-majorité), le député de ce parti, Alain Claude Bilié Bi Nzé, a tenu une conférence de presse le 29 janvier pour dénoncer un «règlement de compte». Une exclusion qui selon lui, est «inique», «injuste» et «illégale».
Evincé pour avoir apporté son approbation à la déclaration de politique générale du Premier ministre le 26 novembre 2009 à l’Assemblée nationale, Bilié Bi Nzé dit ne pas comprendre la focalisation faite sur lui par la commission de discipline de son parti, alors que tous les députés du RPG ont accordé leur vote au programme du gouvernement.
«J’ai été d’autant plus surpris que je suis le seul député de notre groupe parlementaire à faire l’objet d’une sanction si radicale, alors que nous avons tous posé l’acte sur lequel le parti s’appuie pour justifier mon exclusion», avance le député. «Pourquoi, alors qu’une même faute est reprochée à l’ensemble des députés, n’en exclure qu’un seul, alors que ce dernier n’a aucune responsabilité au sein du groupe parlementaire ?»a-t-il poursuivi.
Pourtant, se défend Bilié Bi Nzé, «le choix de voter pour la déclaration de la politique générale, a été faite dans le respect du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, lequel en son article 39, alinéa 1 stipule que tout mandat impératif est nul».
Pour lui, cette sanction est d’abord «inique» car elle ne sanctionne pas de la même manière des personnes coupables de la même faute. Ensuite, la décision du RPG est «injuste» car elle ne se repose sur aucun fondement et est moralement intenable. Enfin, l’élu pense que cette sanction est «illégale», car ne tenant pas compte du droit et du bon sens.
Par ailleurs, Bilié Bi Nzé a déclaré qu’il n’avait un aucun problème avec le président du RPG, Paul Mba Abessole, qu’il considère toujours comme son mentor. De même, il dit être dans l’attente des résultats de l’Assemblée nationale et de la Cours constitutionnelle sur l’annulation de son mandat.
Si le mandat de l’élu du canton Ntang Louli, dans la province de l’Ogooué-Ivindo, dans le Nord-est, venait à être annulé, une élection partielle devrait être organisée pour remplacer ce siège dans la basse chambre du Parlement. Nul ne doute que Bilié Bi Nzé pourrait se présenter en indépendant pour récupérer ce siège, car il bénéficie toujours de l’adoubement des populations de son canton.
Mais aura-t-il l’audace de se présenter contre son ancien parti, dont il considère le président comme son mentor, et en aura-t-il les moyens ? Pour le RPG, reconquérir ce siège serait une belle preuve que le parti est toujours solide, après la déconvenue de la dernière présidentielle. Cependant, prudence, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) est aux aguets pour récupérer ce siège longtemps occupé par un de ses cadres, Michael Moussa.