Les gouverneurs des 9 provinces du pays ont été reçus le 4 février par le Chef de l’Etat, Ali Bongo, où une mission cruciale leur a été confiée : faire appliquer la mesure relative à la fermeture des débits de boisson sur tout le territoire national à 21H30 heure locale. Cette mesure décidée en Conseil des ministres du 4 décembre 2009 a du mal à être appliquée sur terrain par plusieurs tenanciers de débits de boisson.
Le président de la République, Ali Bongo, a reçu en audience le 4 février les 9 gouverneurs de provinces du pays. Au cours de cette rencontre, Ali Bongo leur a demandé d’appliquer de façon rigoureuse la mesure de fermeture des débits de boisson à partir de 22H.
Le même jour, le Conseil des ministres avait en effet réaffirmé la décision prise le 4 décembre d’interdire l’ouverture de tout débit de boisson au-delà de 22H. Cette mesure, selon le gouvernement, doit permettre de juguler la montée de l’alcoolisme et de la délinquance juvénile.
Mais sur le terrain de l’application la décision a du mal à se faire sentir. Face à cette réalité, le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, avait publié le 19 janvier dernier, u ne nouvelle classification des débits de boissons et leurs heures légales d’ouverture respectives. Dans son communiqué, le ministre avait par ailleurs rappelé que les contrevenants à ces dispositions sont passibles de la fermeture provisoire de l’établissement, à sa fermeture définitive.
Mais même ces nouvelles dispositions n’avaient pas suffit à persuader les tenanciers pour la majorité «réfractaires» dont le syndicat avait même dénoncé cette disposition. C’est ainsi que le 4 février dernier le ministère de l’Intérieur est une fois de plus monté au créneau, avec des dispositions beaucoup plus «dures».
Dans son communiqué, le ministère indique que «les forces de Police et de Gendarmerie nationales, forces de première catégorie, ont reçu mission pour l’application stricte de la présente mesure sur toute l’étendue du territoire».
«Cette mesure qui s’adresse à tous et chacun des tenanciers, concerne aussi bien les Gabonais que les ressortissants étrangers propriétaires ou gérants de débits de boisson. Le ministère de l’Intérieur, soucieux de faire respecter l’ordre et la sécurité publics, le gouvernement se réserve le droit d’engager des procédures de reconduites au frontières à l’encontre de tout contrevenant expatrié», poursuit le communiqué.
Las de n’être pas pris au sérieux, le gouvernement est passé à la vitesse supérieure. Ces nouvelles dispositions convaincront certainement les tenanciers les plus «réfractaires». Mais la décision de «lâcher» les forces de l’ordre dans les rues pour veiller au strict respect de la mesure est-elle mûrement réfléchie. Surtout en ce qui concerne les reconduite à la frontière des sujets étrangers.