Le nouveau vaccin expérimental contre paludisme se serait révélé efficace et sans risques affirme l’étude publiée le 3 février dernier aux Etats-Unis sur les essais cliniques menés au Mali. Les résultats définitifs devraient être connus dès 2013 pour le développement à grande échelle d’un vaccin anti paludique qui pourrait sauver des millions de vies humaines.
Le fléau du paludisme en Afrique pourrait ne plus avoir de beaux jours devant lui. Les tests concluants se multiplient sur les vaccins expérimentaux contre cette maladie qui tue chaque année des milliers de personnes, notamment en Afrique subsaharienne.
Le 3 février dernier, c’est une étude sur les tests menés au Mali qui ont révélé les résultats satisfaisants du nouveau vaccin expérimental contre le paludisme, qui serait sans risque et efficace pour protéger des enfants.
Certains de ces enfants ont eu une ou trois doses du vaccin, alors que d’autres ont été seulement vaccinés avec un vaccin antirabique. La triple dose de vaccin antipaludique s’est avérée sans danger, bien tolérée et a provoqué une très forte réponse immunitaire qui a duré au moins un an.
L’essai clinique a été dirigé par des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université du Maryland, avec la participation des médecins de l’Université de Bamako au Mali, le laboratoire britannique GlaxoSmithKline Biologicals (GSK), les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) et l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
S’appuyant sur le succès apparent du vaccin lors de ce premier essai clinique, la même équipe internationale de chercheurs européens ont décidé de le tester sur un groupe élargie de 400 enfants maliens.
Le vaccin est basé sur une seule souche du parasite plasmodium, responsable de la forme la plus fréquente et la plus mortelle du paludisme. Le parasite est transmis par la piqûre de moustiques anophèles qui en sont porteurs. Le vaccin cible le paludisme au moment où le parasite entre dans le sang de la victime et commence à se multiplier.
«Les résultats de cet essai clinique pourraient signifier que nous avons peut-être réussi à produire un vaccin qui, pour la première fois, reproduit l’immunité naturelle contre le parasite», relève le docteur Christopher Plowe.
«Développer naturellement une telle immunité prend normalement de nombreuses années d’exposition au paludisme», ajoute-t-il.
Pour le moment le candidat vaccin anti-paludique le plus avancé au monde est le RTS, S dont un essai clinique de phase 3 est mené depuis mai 2009 sur 11 sites dans sept pays africains (Gabon, Mozambique, Tanzanie, Ghana, Kenya, Malawi et Burkina) et portant sur 16 000 enfants et nouveau-nés.
Les résultats définitifs pourraient être connus en 2013, ouvrant la voie en cas de succès au premier vaccin anti-paludique efficace à au moins 50% et dont l’effet dure plus d’une année.
Le paludisme tue plus d’un million de personnes par an dans le monde, surtout des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes, en grande majorité en Afrique subsaharienne où un enfant meurt toutes les 30 secondes de la maladie.