L’ancien Chef d’Etat la République Centrafricaine, André Kolingba, 73 ans, est décédé à Paris (France) dimanche après-midi des suites d’un cancer, a-t-on appris ce lundi de sources concordantes.
Le décès de M. Kolingba, confirmé à l’Agence France Presse par, Gabriel Goloumo, président du directoire de son parti, le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) serait dû, selon ses proches, à un cancer de la prostate, affection pour laquelle il avait été soigné dans « plusieurs hôpitaux ».
« C’est un homme qui a beaucoup contribué à l’instauration de la démocratie », a indiqué sur Radio France Internationale (RFI) Ange-Félix Patassé, ancien Chef d’Etat centrafricain qui avait succédé à André Kolingba, après les élections présidentielles de 1993.
« Le président Kolingba a été un des grands bâtisseurs de la République centrafricaine. Il a ramené la démocratie en 1993, il a laissé un pays pacifique », a déclaré, toujours sur RFI l’actuel ministre centrafricain du Développement rural, par ailleurs proche du président Bozizé, Fidèle Gouandjika.
Né le 12 août 1935à Bangui, dans l’ancienne colonie française d’Oubangui-Chari, le général Kolingba a accédé au pouvoir, en 1981, à la suite du coup d’état perpétré contre le président David Sécko.
En 1991, dans le sillon du discours de la Baule, et quelques peu contraint par « la pression populaire », il instaure le multipartisme et ouvre en 1993 la voie à des élections démocratiques. Cette même année, M. Kolingba arrive 4ème au scrutin tandis que Ange-Félix Patassé prend le fauteuil présidentiel.
Le 28 août 2001, il est l’auteur (ndlr : il le revendiquait) d’un coup d’Etat manqué contre le président Patassé. Sa tête mise à pris par le numéro un centrafricain (25 millions de francs CFA), il s’exile alors en Ouganda.
En 2003 lors du Dialogue national, qui s’est tenu après la prise de pouvoir du général Bozizé André Kolingba demandera pardon à ses pairs pour les fautes commises.
Le 13 mars 2005, il est l’un des candidats à l’élection présidentielle, plusieurs fois reportée, qui avait bénéficié de la médiation du Gabon, et débouché sur les accords de Libreville.
Comme le rapporte l’AFP, son parti, le RDC, qui comptait six députés (sur une trentaine issue de l’opposition) au parlement (105 membres) était considéré comme l’une des deux grandes forces de l’opposition.
Le déccès de André Kolingba arrive alors que l’année dernière, la RCA avait enregistré la disparition d’un autre leader charismatique de ce pays, en l’occurrence, Abel Goumba.
Fin janvier, le RDC avait quitté L’Union des forces vives de la Nation (UFVN), principale coalition de l’opposition, qui avait « suspendu sa participation à la Commission électorale indépendante (CEI) » en charge de l’organisation des élections présidentielle et législatives de cette année en Centrafrique, dont la date n’est pas encore fixée officiellement.