La gabonaise Emmanuelle Nguema Minko, vient de publier, à Paris, son premier ouvrage de Sociologie et d’Anthropologie politique, aux éditions « l’Harmattan », intitulé « Gabon : L’unité nationale ou la rancune comme mode de gouvernance ».
L’ouvrage, préfacé par le professeur Joseph Tonda , et qui compte 290 pages , tient à prouver que c’est faute d’avoir pris au sérieux les référents traditionnels dans la construction de l’Etat moderne que les Etats africains ont du mal à intégrer la culture démocratique.
Ce livre , sorti au moment où , cette année, une quinzaine de pays africains célèbrent le cinquantenaire de leur indépendance, donnera aux lecteurs les motivations et les instruments nécessaires pour remettre en valeur leur génie culturel comme modèle alternatif à une idéologie du progrès et de pacification de la société, qui se traduit jusqu’alors par une marche à reculons plutôt que par des avancées.
L’auteur consacre la première partie de son travail aux logiques traditionnelles de la refondation du lien social intitulée « Logiques du pardon et logiques identitaires ».
« Je me suis principalement inspirée de l’exemple du rituel de « meteign » et d' »étuèn medzò dans la tradition fang. En effet, chez les Fang, pardonner signifie « relever son frère qui est tombé dans la faute ou la maladie. Pour recommencer à boire et à manger ensemble en vue de la refondation du lien social. Dans ce cas, la rancune serait l’intention avouée ou inavouée de laisser son frère s’engloutir dans la faute ou la maladie, ce qui pourrait conduire à sa mort ou à son exclusion totale de la communauté », s’est confiée à GABONEWS, Emmanuelle Nguema Minko.
La deuxième partie du livre analyse en profondeur tous les stratagèmes élaborés par l’idéologie politique gabonaise depuis l’indépendance en passant par la constitution du Gouvernement d’union nationale, la Rénovation, la Conférence nationale, la Paix des braves et la Démocratie conviviale.
Née le 17 juin 1977 à Bitam (Nord), Emmanuelle Nguema Minko est Docteur en anthropologie politique de l’université de Provence. Ses travaux portent essentiellement sur la refondation du lien social après une période de crise politique.