Le parti démocratique gabonais (PDG) devrait, à l’issue des travaux du prochain congrès extraordinaire, se prononcer soit pour une réorientation de ses statuts et de sa stratégie politique soit pour une rupture avec le passé, à deux ans des élections législatives de 2011.
Les instances du Parti démocratique gabonais (PDG) organisent du 13 au 14 mars leur premier congrès extraordinaire après la mort de son président fondateur feu Omar Bongo Ondimba. Tous ceux qui ont cru à la fin de ce parti devraient revenir sur leur jugement, fait de façon hâtive. Le ‘’PDG ne mourra pas ‘’, a déclaré le secrétaire général du parti, Faustin Boukoubi, s’exprimant lors de la cérémonies des vœux du nouvel an.
Quelle que soit l’antipathie que l’on peut avoir vis-à-vis du PDG, il faut reconnaître le courage que les dirigeants de cette formation politique ont eu en faisant une sorte de bilan à l’issue de la présidentielle du 30 août dernier. Ils sont restés sereins. Après un grand travail au sein du secrétariat exécutif, on a fini par dresser le portrait robot du militant méritant, d’élargir la base de recrutement et de redéfinir les contours du vrai militant, c’est-à-dire celui qui sert objectivement le parti.
Contrairement aux stéréotypes, le PDG n’est pas une formation politique qui dort sur ses batailles gagnées. Après l’élection présidentielle, des émissaires de cette formation ont sillonné l’ensemble des provinces pour préparer les échéances à venir tout en recensant les besoins des structures de base afin de les doter de moyens nettement meilleurs. Les émis
saires ont évalué et comparé toutes les données collectées pendant la mission pour une mise à jour. La reforme envisagée à l’issue des travaux du congrès à venir serait une bonne chose, et cela pour deux raisons essentielles.
Première raison, l’élection législative de 2011, c’est pour bientôt. La qualité des reformes et des hommes, pour préparer cette élection et mettre en musique les reformes, vont lever un pan du voile sur les intentions des dirigeants de cette formation politique.
Deuxième raison, il y a cette opposition qui s’organise de façon brouillonne mais qui s’organise quand même en essayant de débaucher les militants et sympathisants du PDG. Devant la complexité de la situation, le PDG a le choix de fermer les yeux sur les maux qui minent cette formation en blanchissant les militants clientélistes ou d’épurer de ses rangs les brebis galeuses.
Dans l’Ogooué Maritime on note, par exemple, que le PDG totalise cinq sièges à l’Assemblée nationale sur treize dans la province et cela dure depuis plus d’une décennie. S’il faut en plus perdre quelques sièges dans le Woleu Ntem en faveur de l’opposition cela peut faire désordre si les hommes qu’il faut ne sont pas mis à la place qu’il faut.
On comprend mieux maintenant, M. Boukoubi lorsqu’il indique que ‘’le congrès devra mettre la main sur les militants qui fomentent des complots contre le parti’’. Cela laisse supposer que les militants qui vont écoper des sanctions ou se faire expulser, le seront sur des bases objectives.
Ce travail d’identification à commencer pendant, après et au lendemain de la dernière élection présidentielle. Un travail minutieux mené discrètement et qui va cracher du venin dans toutes les têtes lors du congrès extraordinaire et tous ceux-là qui avaient juré ne pas s’y faire prendre s’y engluent de jour en jour un peu plus.
Cela s’annonce difficile et les mal intentionnés penseront au fracas de multiples trucages. Pendant que d’autres, comme le nouveau secrétaire provincial de Port Gentil, Bernard Appérano, qui a de manière crue fustiger l’atmosphère qui avait prévalu lors de la dernière élection présidentielle dans la province de l’Ogooué Maritime, auront compris comment va fonctionner le PDG après le congrès extraordinaire en découvrant opportunément dans le discours de M. Boukoubi le projet de mise à l’écart des camarades dont les motivations dans leur comportement négatifs sont évidents.
Une bombe, à tout le moins, qui vient couronner le plan de révision générale de la nouvelle politique du PDG, mais qui fut mis à la peine à la mort de son fondateur. Un bruit sans conséquence, un bruit de pétard mouillé parce que, gageons-le, ce parti comme phénix va connaître une véritable mue après le 14 mars.
(Par PR.BIYAMBOU)