La mise en circulation, il y a quelques semaines, des nouveau bus réceptionnés par la Société Gabonaise de Transport (SOGATRA), aiguisent la curiosité des Librevillois, qui y ont adhérer massivement et qui en demandent davantage pour couvrir toute la ville, a constaté GABONEWS.
SUCCES MANIFESTE
Intense activité à la gare routière de Libreville. Comme à l’accoutumée le transport en fait souvent les frais. Les embouteillages incitent les conducteurs au cafouillage. Se muant en chauffards, ils alimentent alors les jurons et autres mouvements d’humeur.
Chaleur intense. Il y a des jours comme ça, les taximen sont difficiles. Pour les courtiser, il faut augmenter la mise. Que voulez vous ? Frustration des uns, exaspération des autres. L’ambiance est sanguine.
A l’intérieur du bus, au contraire, le calme règne. On papote. Petits commentaires par-ci, petits « kongossa » par-là. Mieux. Par delà les vitres, on observe le spectacle extérieur. On « compatit », pour les autres, on en rit parfois. Puis les portes s’ouvrent. Une pléthore de personnes descend, une autre monte, souvent pour la première fois. L’envie d’expérimenter par soi-même est manifeste.
« On entre par la première porte, celle qui est à côté du chauffeur. Par contre, on descend par les deux, dernières », indique un adolescent. La règle n’est certes pas encore très bien intégrée par les Librevillois (la confusion demeure), mais force est de constater que ces nouveaux bus de la SOGATRA connaissent un succès considérable.
« TOUT DROIT SORTIS DE L’USINE »
A première vue, les autocars parés de vert, jaune bleu pour autocars, et les minibus, recouverts de blanc, impressionnent par leur envergure, leur fraîcheur. Pour y accéder, l’usager déboursera 100 francs pièce et se verra remettre un ticket « valable pour un seul parcours ».
Après s’être acquitté de son tribut auprès d’un responsable situé à l’entrée, l’usager est invité à prendre place dans l’habitacle. Une vingtaine de places assises sont prévues pour les minibus. Une trentaine pour les autocars.
Dans ce dernier cas, au pire, des barres transversales et des sangles facilitent la station debout. Aussi, les étudiants, les fonctionnaires, les actifs de tout genre et les personnes âgés, adhérent massivement à ces nouveaux véhicules de transport en commun.
« C’est vraiment très confortable, c’est la première fois que je prends ce transport, et je dois dire que je m’y sens bien », indique un anonyme.
« Cela fait plusieurs années que j’ai arrêté de prendre ce type de transport public. Mais avec l’arrivée de ces nouveaux bus, j’ai voulu tenter l’expérience, et je ne suis pas déçu », confie une religieuse.
Et, il faut dire que, dans un cas comme dans l’autre, l’intérieur en impose. Les barres en acier chromé, encore brillantes. Certains sièges sont encore parés de leur emballage plastique. Particularité propre aux minibus : ils possèdent même l’air conditionné. « Un plus » en ces temps de grande chaleur, nous indique-t-on. Pour nombre d’interlocuteurs, « ça sent encore le neuf ». « Tout droit sorti de l’usine » pourrait-on dire.
UN CONFORT APPRECIE
« Chaque 15 minutes, les bus se relaient, j’en ai fait l’expérience. C’est vraiment bénéfique, parce que ça change de ce que l’on connaît », déclare un jeune homme anonyme. Un étudiant de commenter : « le matin c’est plus facile, il n’y a du monde à l’intérieur. Mais l’après-midi, c’est le combat !».
« Ponctualité, confort »…Les Librevillois ne tarissent pas d’éloges, quant à la propension de ces nouveaux bus à faciliter le transport dans la capitale. On pousse la subtilité plus loin en demandant au chauffeur de s’arrêter pile où l’on veut, pour peu que cela soit conforme au parcours. Ce que celui-ci exécute sans rechigner.
Les abris bus, pour leur part, renaissent peu à peu de leurs cendres. En protégeant du soleil, ils rendent l’attente plus agréable. Fort du nouveau parc automobile de la SOGATRA, des abris bus, nouvellement érigés, ont également été déployés le long du front de mer ou du Boulevard Bessieux, notamment.
Design avant-gardiste, couleurs bigarrées, matériaux à mi chemin entre le métal et le plastique, encart réservés à l’insertion publicitaire… Autant dire que ces installations participent à l’embellissement de la ville. Une caractéristique qui tranche avec les abris de bus initiaux, désormais rongés par la rouille.
Toutefois, si tout ces « changements » sont perçus positivement par la population locale, des inquiétudes persistent. « Tout nouveau, tout beau » disent certains. « Qu’en sera-t-il dans quelques mois ? ».
LE CIVISME : UN IMPERATIF
« Nous avons comme consigne de faire respecter l’ordre », indique le contrôleur situé à l’avant du bus. Informant sur l’organisation interne agents de la SOGATRA, il confie: « Généralement, il y a deux responsables dans le véhicule, le chauffeur, et le contrôleur qui vend les tickets, surveille les entrées et les sorties. Mais à certains moments, nous sommes plusieurs. Il peut arriver que des collègues viennent en renfort pour surveiller les portes intermédiaires ».
Aussi, mis à part la propension « traditionnelle » du Librevillois à « râler », le responsable rapporte qu’aucun heurt n’a été enregistré depuis la mise en circulation de ces nouveaux bus. Mieux, au départ des parcours, avant d’intégrer le véhicule, les usagers s’alignent sans protestation, cela à la grande satisfaction des agents de SOGATRA.
« Nous sommes obligés de faire du bon travail, et d’organiser le bus comme il se doit. A n’importe quelle station, sans prévenir, d’autres contrôleurs peuvent monter dans le bus et vérifier que les usagers ont bien leur titre de transport ».
Celui-ci de poursuivre : « S’ils constatent que des personnes sont en « situation irrégulière », c’est nous qui sommes sanctionnés. Ça peut aller jusqu’à une mise à pied », a précisé notre interlocuteur.
Aussi, en dépit de quelques actes d’incivisme (papiers, sachets délaissés à l’intérieur du véhicule), les usagers Librevillois semblent enclins à se conformer à une attitude responsable.
L’Etat gabonais, indique-t-on, a d’ores et déjà commandé 200 bus de transport, destinée à pallier la problématique du transport urbaine national.
Selon des sources concordantes, une trentaine d’entre eux ont été réceptionnés et sont actuellement en circulation. A Libreville, Ils se répartissent une portion congrue des lignes de circulation.
Selon le gouvernement, ce renforcement du parc automobile de la SOGATRA serait de nature à sous tendre la mise en œuvre de la journée de travail continue.
Cette initiative de l’Etat devrait également sous tendre l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012, conjointement organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, et à la faveur de laquelle les deux Etats accueilleront plusieurs délégations d’officiels et de supporters internationaux.
Dans cette série, après ce reportage de Libreville, vendredi, nous vous livrerons celui sur la capitale économique, Port-Gentil.