Le ministre du Logement, Rufin Pacôme Ondzounga, a procédé le 10 février à une visite de contrôle sur les chantiers de construction d’Avorbam et Angondjé où doivent être érigés près de 450 logements et un stade de football pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2012. Face à la lenteur des travaux, le ministre a notamment fustigé les problèmes de décaissements qui contraignent les entreprises à freiner l’avancement des chantiers.
Le nouvel exécutif pourra-t-il concrétiser les 5000 nouveaux logements par an promis par le chef de l’Etat ? Tout au moins, pourra-t-il tenir les délais de construction des infrastructures sportives de la CAN 2012 ? Deux dossiers qui ne sont pas prêts d’être bouclés au regard de l’état des lieux réalisé le 10 février dernier sur les sites Nord de Libreville par le ministre du Logement, Rufin Pacôme Ondzounga.
Sur les sites d’Avorbam et Angondjé II, le ministre Ondzounga s’est enquis de l’état d’avancement des projets de construction de 299 et 147 logements en cours sur ces deux sites, dans le cadre de la politique engagée par le gouvernement pour pallier le déficit patent de 160 000 logements à Libreville.
Selon la maquette présentée par le directeur général de la Société gabonaise de construction et d’entretien routier (SOGACER), Niane Nzengue Ismaïla, les deux sites comprendront des espaces communautaires et un lycée sur le site d’Avorbam avec des logements pour les enseignants. Le projet également prévoit des voies internes en pavés et des voies structurantes en bétons bitumineux pour desservir les nouveaux quartiers.
Mais les travaux peinent encore à respecter les échéances prévues et pour le secrétaire général du ministère de l’habitat, Christian Menvie M’Obame, «un chronogramme actualisé des travaux s’impose pour éviter tout chevauchement qui rendrait peu lisible les actions entreprises sur le terrain par les techniciens».
Sur le site qui attend le stade de football de l’amitié sino gabonaise dans le cadre des préparatifs de la CAN 2012, le ministre Ondzounga a fustigé la lenteur des travaux qui piétinent encore à la phase de terrassement, deux ans après le lancement du chantier.
Le ministre a notamment menacé «de rompre avec l’entreprise [Company consulting construction (COGECOR BTP)], et de confier le chantier à un promoteur apte à satisfaire les attentes de l’Etat».
L’évolution des travaux sur certains sites demeure contrastée «au regard des contraintes majeures qui freinent l’accélération du processus, notamment la saison des pluies et la contrainte d’ordre financier», a estimé le ministre Ondzounga.
«Les entreprises procèdent à des préfinancements sur fonds propres. Une fois que ces financements sont en voie d’épuisement, elles sont obligées de modérer leurs efforts», a-t-il ajouté, soulevant une nouvelle fois le sempiternel problème des décaissements qui freinent l’avancement des travaux.
«L’aspect financier, qui est à l’origine, dans la majorité des cas, de la lenteur des travaux au regard de l’épuisement des caisses des entreprises qui pré financent ces projets, interpelle les autorités de la République qui sont déjà à pied d’œuvre pour réaliser le projet de 5000 logements par an cher au Président de la République», a conclu le ministre.
Alors que le gouvernement avait annoncé des mesures de facilitation pour le décaissement des fonds alloués aux projets de développement, le temps serait à la concrétisation pour satisfaire les exigences des Gabonais «qui ne peuvent plus attendre», avait souligné le chef de l’Etat lors de ses vœux 2010 à la Nation.