Réunis, ce dimanche, à Noé Palace, sis en banlieue librevilloise à Okala, pour fêter la création de leur nouvelle formation politique, portée sur les fonts baptismaux le 10 février, les fondateurs de « L’Union Nationale » se sont du reste illustrés en propos belliqueux et offensants à l’endroit des nouvelles autorités gabonaises et du Secrétaire Général du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir), Faustin Boukoubi, qu’ils ont traité de tous les noms d’oiseaux, a constaté GABONEWS.
D’entrée, ce sont les écriteaux portés sur des banderoles arborant les lieux qui tiquaient le visiteur : « Non à la dictature émergente ! », « Non à la dictature d’un clan ! », « Oui pour un Gabon pour tous ! », tels étaient également les slogans scandés, durant la cérémonie, par les responsables et militants du nouveau-né des partis politiques gabonais, « L’Union Nationale » en l’occurrence.
Au menu du premier meeting populaire organisé par la coalition des candidats malheureux de l’élection présidentielle, désormais groupés au sein de l’UN, il y a eu entre autres activités déroulées, la présentation des officiels, l’observation de vingt-sept secondes, que dis-je ? L’observation d’une minute de silence en la mémoire de ceux qu’ils sont convenus d’appeler les victimes des évènements tragiques de Port-Gentil, l’exécution de l’hymne national par des fanfares privés et le fredonnement du fameux appel de Barcelone lancé par AMO national, qui fut d’ailleurs interrompu par une invitée-surprise : la coupure brutale d’électricité.
Comme par télépathie, toute l’assistance de réagir en chœur : « malgré cette coupure-sabotage, on est-là ! », assimilant du coup la coupure d’électricité à un acte commandité par les autorités administratives qui tenteraient, claironnait-on, de boycotter la manifestation.
Après plus d’une trentaine de minutes passées dans l’obscurité et la canicule dans une salle dont l’architecture inflige d’innombrables dommages à ses occupants, voilà la fourniture d’électricité rétablie à la satisfaction et sous les applaudissements nourris des militants et sympathisants de l’Union Nationale, ouvrant ainsi l’épisode des discours aussi fleuves qu’injurieux et ennuyants à l’adresse d’une assistance progressivement altérée, devenue tout aussi amorphe.
De Gérard Ella Nguéma (Secrétaire Exécutif Adjoint) à Zacharie Myboto, en passant respectivement par le Représentant de Ben Bruno Moubamba, Jean Ntoutoume Ngouah, Pierre Claver Nzeng Ebome, Casimir Oyé Mba, Jean Eyéghé Ndong (tous vice-présidents) et André Mba Obame, les membres-fondateurs de l’Union Nationale se sont relayés à l’autel, qui pour justifier leur adhésion à la coalition, qui pour s’insurger contre le pouvoir, qui pour injurier le Secrétaire Général du PDG (suite à l’interview que celui-ci a accordée à RFI et dans laquelle il qualifiait les unionistes de charognards), qui enfin pour dévoiler les circonstances et mobiles de la création du « Grand parti ».
La question que nombre d’observateurs non moins avertis se posaient au sortir du rassemblement était bien celle de savoir si Myboto et consorts n’auraient pas vendu la peau de l’ourse avant de l’avoir abattue, d’autant plus que le président de « L’Union Nationale » n’a guère manqué de préciser que « le parti est déjà créé » et qu’ils « n’attendent plus que le récépissé devant être délivré par le ministre de l’Intérieur.
Pour qui se remémore les tracasseries et humiliations infligées aux leaders de partis par AMO alors qu’il était le tout puissant locataire du ministère en charge de pareils dossiers, il est tout à fait aisé de deviner ce qui pourrait arriver pour la délivrance de « l’acte de naissance » de l’Union Nationale, sans compter les risques de perte de mandats encourus par les élus des formations politiques ayant concédé la fusion qui a enfanté le « Grand parti ». Qui vivra, verra !