Face au tout-puissant PDG au pouvoir, des caciques serrent les rangs au sein d’une nouvelle coalition.
Ils ont fait mentir les sceptiques qui les disaient incapables de s’entendre. Les principaux candidats malheureux à la présidentielle du 30 août dernier ont constitué leur grand parti : l’Union nationale. Le 10 février, « à la mi-journée, nous avons déposé le dossier de légalisation sur la table du ministre de l’Intérieur », se félicite Casimir Oyé Mba, l’ancien ministre des Mines. Il partage désormais le titre de vice-président de l’Union nationale avec Jean Eyeghé Ndong, Pierre Claver Zeng Ebome, Jean Ntoutoume Ngouah et Bruno Ben Moubamba.
Le parti est le fruit d’une fusion entre l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD) de Zacharie Myboto, deuxième parti de l’opposition parlementaire avec quatre députés, le Mouvement africain de développement (MAD) et le Rassemblement national des républicains (RNR).
Pour éviter les écueils de la présidentielle, l’Union nationale a anticipé sur les procès en « ethnisme » en essayant d’intégrer des personnalités de toutes les régions du pays. Pour conjurer le « tout sauf les Fangs », ethnie majoritaire du Gabon, le plus en vue d’entre eux, André Mba Obame, troisième à la présidentielle avec 25,33 % des voix, se contente du poste de secrétaire exécutif. Il a laissé la présidence à Zacharie Myboto, un Nzébi, quatrième à l’élection avec un petit 3,94 %.
L’ambition affichée est de se hisser au statut de principale force politique de l’opposition face au bloc rival constitué autour de l’Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Mamboundou. En devenant la locomotive de l’opposition, l’Union nationale veut se poser en alternative crédible au Parti démocratique gabonais (PDG) du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba.
Selon ses promoteurs, qui se félicitent du ralliement de l’ancienne ministre de la Santé Paulette Missambo, d’autres déçus du parti au pouvoir sont attendus dans ses rangs. Le premier rendez-vous électoral de l’Union nationale avec les électeurs lors des prochaines partielles – probablement après mars 2010, date du congrès du PDG – sera déterminant.
Jeune Afrique | Par : Georges Dougueli