Depuis la tenue, le samedi dernier, à Libreville, du Congrès du Conseil National des Musulmans du Gabon, sanctionné par l’élévation du Président Ali Bongo Ondimba au rang de Rais (Chef suprême), une grave crise a éclaté, divisant la communauté musulmane gabonaise en deux camps, consécutivement à « la proposition unilatérale par un groupuscule de ministres de culte » de l’Imam Rathib de Libreville, le béninois El Hadj Osseny, au prestigieux poste de Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon, avec la complicité, murmure-t-on, de l’ambassadeur du Gabon en Arabie Saoudite, a constaté GABONEWS.
En attendant d’équilibrer l’information, la rédaction de GABONEWS se refuse à tout commentaire et propose à ses internautes la teneur de la déclaration officielle du Président de l’Union des Musulmans du Gabon, Refozo Mohamed, qui crie au scandale pour dénoncer ce qu’il appelle la « haute trahison » .
TEXTE INTEGRAL
« Déclaration de l’Union des Musulmans du Gabon
Suite à l’article paru dans le journal l’Union du 15 février 2010, relatif au deuxième congrès ordinaire de la communauté musulmane du Gabon, dont les assises se sont tenues samedi dernier à Libreville, nous, signataires de la présente, tenons à préciser ce qui suit :
Reçus en audience par l’ancien Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (Son Excellence El Hadj Ali Bongo Ondimba), les musulmans ont été édifiés de ce que le président sortant n’a pas eu connaissance de la charte de la vérité, d’où son adoption n’était pas d’actualité. En outre, l’article 16 de celle-ci a été dénoncé par la plus haute autorité en ce qu’il était taillé sur mesure et restreignait ses attributions de nomination en ce qu’il n’avait plus de choix.
Forts de ces orientations, les musulmans ont gagné la Cité de la Démocratie en toute confiance, avec l’unique point à l’ordre du jour « l’investiture du Raïs de la communauté musulmane ».
Le décor planté, les musulmans, comme un seul homme, ont acclamé l’investiture du nouveau Chef en la personne de S.E Ali Bongo Ondimba. Suite à cela, il sera servi aux congressistes la lecture de la charte et, l’orateur prendra le soin de préciser qu’il ne fera pas lecture du préambule au motif que celui-ci est standard, une suggestion qui sera critiquée. Toutefois, la charte sera déclarée adoptée ; ainsi le Bureau du congrès donnera une pause de 15 minutes qui permettra aux rapporteurs de rédiger le rapport des décisions prises durant les travaux. Contre toute attente, la lecture du rapport fera mention d’une résolution proposant l’imam OCENI au poste de Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG)
Cela appelle de nous les précisions suivantes :
L’article 16 qui a fait l’objet de réserves de la part de la communauté et du Raïs, est taillé à la hauteur de l’actuel Imam de la mosquée HassanII et est incompatible avec les principes de l’islam. Certains individus, en maintenant cet article qui a été dénoncé par le Raïs, ont ajouté dans l’obscurité et loin des musulmans l’expression « pouvoir discrétionnaire ». Ce qui constitue une restriction des prérogatives du pouvoir de nomination du Raïs.
Quant à la résolution proposant l’Imam OCENI à la Présidence du CSAIG, non seulement les congressistes ne s’y reconnaissent pas, mais encore la charte ne donne nullement au Congrès les prérogatives de proposer au Raïs le Président du CSAIG, ce qui revient à imposer au Raïs et à la communauté musulmane une personne. Toutes choses qui constituent un défi à la plus haute autorité.
Fait à Libreville, le 15 Février 2010
Le Président de l’Union des Musulmans du Gabon
Refozo Mohamed »