Suite aux nombreux cas de pêche illégale observés ces dernières années par les autorités, la direction de la pêche et de l’aquaculture a tenu ce mardi à Libreville, une réunion d’information sur la réglementation de l’activité de pêche au Gabon, avec les opérateurs économiques, les organismes et les petits entrepreneurs du secteur, a constaté GABONEWS.
Présidée par le directeur de la pêche et de l’aquaculture au ministère de l’Environnement, des eaux et de l’Économie forestière, Guy Anicet Rerambyath, la mise au point entendait interpeller les acteurs sur l’impérieuse nécessité de se conformer aux textes qui régissent leur activité.
Dans ce contexte, en présence d’une assemblée nombreuse, le directeur de la pêche et de l’aquaculture a rappelé que l’activité de pêche, qu’elle soit de complaisance, artisanale ou industrielle, est d’une part sous tendue par un ensemble des lois et de textes fondateurs, et d’autre part, légitimée par la possession d’une autorisation ou d’une licence.
Ainsi, au cours d’un exposé exhaustif, M. Rerambyath a insisté sur les obligations propres aux professionnels du secteur, notamment la déclaration systématique de capture, la signalisation de l’arrivée à quai des embarcations pour le contrôle sanitaire, et le retrait d’un certificat sanitaire pour l’exportation des produits halieutiques.
Après avoir déploré, entre autres, les récurrents cas de blocage d’embouchures et les activités de pêche sur la façade maritime de la Présidence de la République, il a par ailleurs mis l’accent sur le respect scrupuleux des zones de pêche, des zones de mangroves et de frayères, qui constituent des lieux privilégiés de reproduction pour les poissons.
Le respect des mesures conservatoires planifiées par l’Etat, caractérisées par l’interdiction de pêcher à certaines périodes de l’année, a également été abordé.
S’agissant des enjeux de pêche, Guy Anicet Rerambyath a notifié l’interdiction d’utiliser le filet à crin, de recourir à l’empoisonnement des points d’eau et à l’usage d’explosifs, potentiellement dommageables pour les espèces marines et les écosystèmes.
« Je rencontrerais personnellement les auteurs de telles pratiques (…) Désormais, tout opérateur économique, tout artisan qui refuse de se conformer à la loi sera sanctionné », a t-il martelé, avant de mettre en garde face aux peines d’amendes et d’emprisonnement oscillant entre un (1) mois et six (6) ans.
Pour leur part, les acteurs de ce secteur n’ont pas manqué de faire entendre leur voix, en exprimant interrogations, inquiétudes et contributions. Ainsi, pour les responsables de communauté de pêcheurs, il importe de mettre en place des mesures d’accompagnement financier pour développer leur activité.
En effet, selon eux, le non respect de la loi, notamment des zones de pêche, est souvent une « nécessité » induite par la concurrence « illégale » de certains armateurs étrangers. En outre le filet à crin, plus abordable financièrement, au profit du filet multi-filaments doit également faire l’objet de mesures de soutien.
Toutefois, à la demande de ces acteurs, la direction de l’aquaculture et de la pêche s’est dite enclin à programmer des rencontres de sensibilisation susceptibles de promouvoir le dialogue, la « conscience et la responsabilité » de chacun.
Cette réunion d’information sur la règlementation de l’activité de pêche au Gabon contribue à l’intense activité du ministère l’Environnement en ce début de semaine.
En effet,lundi, le Premier ministre gabonais, Paul Biyoghé Mba, procédait aux côtés du ministre de l’Environnement, Martin Mabala, à l’ouverture du forum (15-17 février), sous le thème ‘‘ bilan de la gestion forestière au Gabon et perspectives pour la valorisation des produits forestiers ».