Par «solidarité» aux victimes des affrontements entres étudiants et forces de l’ordre le 11 février, les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) ont décidé de geler les cours depuis le 15 janvier. Depuis le début de la semaine, l’accès à l’université est barricadé et les étudiants et professeurs qui se risquent à faire cours sont expulsés des salles de classes par d’autres étudiants.
Les étudiants de l’Université Omar Bongo (UOB) à Libreville ont décidé de perturber le déroulement des cours depuis le 15 janvier. Cette initiative a été prise par «solidarité» aux 18 étudiants blessés lors des affrontements avec les forces de l’ordre le 11 février.
«Nous avons décidé le gel des cours pour une semaine par solidarité avec les blessés», a déclaré un étudiant devant une barricade placée à l’entrée de l’université le 16 février dernier.
Si les étudiants soutiennent que leur démarche est justifiée, le rectorat de l’université dénonce la méthode employée. Certains boycottent en effet les classes et font sortir des salles ceux qui suivent des cours.
«C’est un petit groupe d’étudiants qui fait le tour des salles. Nous sommes en train de faire le point avec l’ensemble de la hiérarchie et nous allons aviser. Nous sommes en situation de quasi-crise», a affirmé le secrétaire général-adjoint de l’UOB, Dieudonné Obanga.
Les étudiants s’insurgent par ailleurs «contre la violation de la franchise universitaire par les forces de l’ordre», fustige un étudiant. «Nos camarades n’ont pas été blessés sur la voie publique, mais dans le périmètre de l’université», affirme-t-il.
Lors des affrontements du 11 février dernier, les étudiants tentaient de faire entendre leurs revendications, notamment le versement de la prime de trousseau scolaire de 288 000 francs CFA et celui des bourses mensuelles de janvier et février, payables tous les 10 du mois.
Le gouvernement avait affirmé que «les allocations de bourses sont disponibles à travers tous les réseaux du Trésor de Libreville. Chaque étudiant en possession d’une carte peut entrer en possession de son allocation». Mais tous les étudiants n’avaient pas pu entrer en possession de leur bourse.
Les étudiants réclamaient aussi de meilleurs conditions de travail ou encore une meilleure lisibilité dans l’application du système Licence-Master-Doctorat (LMD), qui a du mal à trouver ses marque depuis son entrée en vigueur en 2007.