L’organisation écologiste Greenpeace estime qu’en allant visiter une usine du groupe forestier français Rougier, mercredi au Gabon, le président Nicolas Sarkozy se comporte en représentant de commerce « de l’exploitation des forêts tropicales ».
« Nicolas Sarkozy en VRP de l’exploitation des forêts tropicales (…) Les groupes forestiers espèrent sans doute que le président français obtiendra l’assouplissement » de l’interdiction de l’exportation de grumes estime Greenpeace dans un communiqué diffusé mercredi.
Le Gabon a interdit en novembre l’exportation de grumes (bois brut) alors que jusqu’alors loi donnait jusqu’à 2012 aux industriels pour transformer 75% des grumes.
« Cette visite trahit la vision qu’a Nicolas Sarkozy des forêts tropicales et la manière dont il entend les protéger, affichant le soutien unilatéral de la France aux industriels du bois », estime l’association.
« Dans les mois précédant le sommet de Copenhague (sur le réchauffement climatique en décembre), le président français s’est affiché en ardent protecteur des forêts tropicales. Pourtant, la France continue de promouvoir la destruction des forêts en soutenant financièrement les industriels du bois dans le bassin du Congo ou en contribuant à l’extension des plantations d’huiles de palmes en Indonésie, en subventionnant le développement des agrocarburants », estime Greenpeace.
« Le modèle des concessions forestières que soutient la France ne profite ni à la biodiversité exceptionnelle de cette région, ni aux populations locales, ni au climat », selon le communiqué.
« Le bassin du Congo est le deuxième massif de forêts tropicales après l’Amazonie. Sur 150 millions d’hectares de forêts denses, 39 millions sont sous concessions forestières. Pourtant, les rentrées fiscales des cinq pays concernés ne s’élevaient qu’à 119 millions d’euros, soit environ 3 euros par hectares en 2007. Pour chaque mètre cube de bois, qui vaut plusieurs centaines d’euros, quelle somme revient au développement rural local? », s’interroge encore l’ONG.