Six accords de partenariat ont été signés ce 24 février à Libreville par le président français, Nicolas Sarkozy, et son homologue gabonais, Ali Bongo, pour un montant global de 56,33 milliards de francs CFA. Ces accords qui couvrent principalement les domaines économiques et militaires sont censés poser les bases de nouvelles relations plus transparentes et moins «paternalistes» entre la France et le Gabon.
Au terme de sa visite éclair de 24 heures sur le sol gabonais, le président français Nicolas Sarkozy a signé ce 24 février à Libreville une série d’accords de partenariat avec son homologue gabonais, Ali Bongo.
Le premier accord pose les bases d’un partenariat économique stratégique entre les deux pays ; le second s’intéresse au volet militaire en instituant un nouveau partenariat de défense ; le troisième accord concerne les échanges relatifs aux jeunes professionnels, alors que les 4e et 5e accords portent sur le projet d’appui à la formation professionnelle au Gabon et le projet d’assainissement de la ville de Port-Gentil.
Le sixième accord porte sur deux projets, concernant la reconstruction d’urgence du pont Boulingui dans la zone d’Oloumi et le développement et l’investissement agricole au Gabon ont également été signés.
Ces accords s’inscrivent dans le cadre du «nouveau partenariat» brandi par le président français comme la concrétisation de sa politique de «rupture» avec la Françafrique. Comme l’a expliqué Nicolas Sarkozy dans son discours, «c’est un nouveau contrat que je suis venu vous proposer, un nouveau contrat basé sur une relation décomplexée».
«La présence militaire française sur le continent africain repose sur des accords conclus il y a maintenant 50 ans dans un contexte radicalement différent. (…) Ce contexte a complètement changé», a expliqué le chef de l’Etat français.
«Nous avons l’accord du 17 août 1960 sur le 6e BIMA, qui est un élément majeur de notre coopération militaire. Je sais parfaitement que nous sommes à vos côtés en RCA où nous assurons le soutient de la MICOPAX que copilote le Gabon», a-t-il notamment relevé.
«Je souhaite que nos accords de défense soient maintenant d’une totale transparence. Il n’y a pas à accepter de secrets en la matière, l’accord que nous signons sera déposé sur les bureaux de nos deux Parlements. Ces accords seront publiés et il n’y aura pas de clauses secrètes. Nous sommes ici parce que vous le souhaitez, pour vous aider à la formation de vos forces armées», a assuré Nicolas Sarkozy.
«Monsieur le président, que le premier accord que nous signons avec le Gabon montre ce que vous dites vous le faites», a-t-il conclu.
Pour conduire à bon port son projet d’émergence, Ali Bongo, dans son discours qui a précédé l’intervention de Nicolas Sarkozy, a souhaité que la France soit aux côtés du Gabon pour appuyer ses efforts de modernisation économique, industrielle, mais aussi politique.
Dans son discours, Ali Bongo a réaffirmé sa volonté de faire du Gabon un pays prospère malgré les contraintes réelles et les doutent de certains.
«Face à tous ceux qui doutent de notre volonté de construire un Gabon émergent, juste et crédible, nous répondons, monsieur le président, comme les jeunes de Libreville et tous ceux des provinces du Gabon : laissez nous avancer !», a-t-il lancé.
«Face à ceux qui doutent encore de la solidité de notre partenariat, nous disons : laissez nous avancer ! Face aux esprits négatifs qui refusent à dessein de reconnaitre l’évolution positive du Gabon, nous disons : laissez nous avancer ! Face aux afro-pessimistes et à ceux qui avaient prévu le pire pour le Gabon, et à ceux qui doutent de nos capacités, nous réitérons : laisser nous avancer !», a-t-il renchérit, avant de conclure «Laissez nous avancer, nous savons que nous trébucherons, nous savons que nous chancèlerons, mais nous nous relèverons et nous avancerons».