Nicolas Sarkozy, qui est arrivé au Gabon en visite officiel de 24 heures, a rassurer les autorités gabonaises de la poursuite de la coopération sur les questions migratoires qui ont fait l’objet d’intense débat ces derniers temps à travers certains événements malheureux vécus de part et d’autre.
En effet, ayant encore en mémoire les expulsions considérées d’abusives par les autorités gabonaises de deux étudiants gabonais, notamment de mademoiselle Raïssa Mengue Ondo et Leguy Mbira en février 2008, il était judicieux que le président Français se prononce à ce sujet pour essayer d’aplanir les inquiétudes des gabonais.
Mademoiselle Raïssa Mengue Ondo, étudiante en France avait été expulsée de France le 19 février 2009 alors qu’elle préparait une licence en droit. Arrivée en France en 2002, elle s’est vue refuser le renouvellement de son visa d’étudiant par les autorités préfectorales de la Haute-Garonne au motif qu’elle n’est pas menacée dans son pays et manquerait de sérieux dans ses études.
Leguy Mbira, autre étudiant ayant subi le même sort avait été mis de force dans un avion à destination de Libreville, alors que le jeune étudiant qui était arrivé en France en 1998, préparait son doctorat après sa maîtrise, dont le coût de la formation s’élevait à 5000 euros. Pour espérer financer ses études de doctorat, ce dernier avait conclu un contrat de travail à durée indéterminée avec une entreprise. La préfecture de Reims où il résidait avait refusé de proroger son séjour en France d’où son rapatriement forcé.
Ces expulsions avaient provoqué l’émoi au sein de la population gabonaise et au plus haut point les autorités. Lesquelles ont estimé que ces agissements étaient en violation des clauses bilatérales qui régissent les relations diplomatiques entre les deux pays et de l’accord préférentiel de gestion concertée du flux migratoire signé entre les deux Etats le 5 juillet 2007, le premier signé par la France avec un pays africain qui est d’avantage un pays d’immigration que d’émigration.

Cette situation avait également poussé les autorités gabonaises de l’époque à appliquer la réciprocité en refoulant les Français qui débarquaient au Gabon sans visa. Le président Français qui ‘est voulu pragmatique a indiqué à ce sujet que l’accord franco-gabonais sur les questions migratoires prévoit des dispositions dérogatoires au droit commun, rappelant qu’il offre aux étudiants gabonais en France, la possibilité d’y séjourner pour acquérir, après l’obtention de leur diplôme, un complément de formation.
Cet accord, a confié le numéro un français, a été complété ce mercredi par un autre sur les échanges de jeunes professionnels entre la France et le Gabon, qui permettra à une centaine de jeunes par an d’aller acquérir, dans l’autre Etat, une expérience professionnelle dans une totale égalité de traitement. Cependant, a-t-il précisé, il y a une contre partie nécessaire à ces dispositions favorables.

C’est l’établissement d’une coopération renforcée dans la lutte contre l’immigration clandestine. Autrement dit, les étudiants gabonais pourront dorénavant bénéficier des formations en France tout en ayant en esprit qu’ils doivent retourner au Gabon pour venir y travailler. Ce qui peut, dans une certaine mesure, juguler le phénomène de fuite des cerveaux. Insistant sur l’immigration clandestine, Mr Sarkozy a estimé que c’est un volet essentiel car, il revêt une importance particulière au moment où la libre circulation des personnes est envisagée dans l’espace CEMAC.
Aussi, pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine, le président Sarkozy a réaffirmé son engagement à poursuivre la coopération policière bilatérale et à l’étendre au renforcement des capacités de la police aux frontières, à la lutte contre la fraude documentaire et au démantèlement des réseaux de passeurs.