Le Conseil des ministres réuni, ce jeudi, au Palais présidentiel, autour du chef de l’Etat, a rendu public le contenu « détaillé » des deux « importants instruments juridiques » paraphés, la veille, par les présidents Ali Bongo Ondimba et Nicolas Sarkozy, lors de la visite du numéro un français que les deux hommes ont placé sous le «signe de la refondation de la relation privilégiée entre la France et le Gabon », rapporte le communiqué officiel.
Au cours d’une cérémonie organisée, mercredi, à la Cité de la Démocratie, les dirigeants gabonais, Ali Bongo Ondimba, et français, Nicolas Sarkozy, ont procédé à la signature d’un »Traité instituant un partenariat de défense entre le Gabon et la France d’une part, et le Plan d’Action pour la mise en œuvre d’un partenariat stratégique entre la République Gabonaise et la République française, d’autre part », rappelle le texte rendu public , dans la soirée par le porte-parole du gouvernement, Séraphin Moudounga.
ECHANGE D’INFORMATION RELATIVES AUX RISQUES ET MENACES
Ainsi, « le Traité de partenariat stratégique qui abroge l’Accord de défense conclu au lendemain des indépendances, établit une coopération dans le domaine de la défense, fondée sur les principes de respect mutuel, de la souveraineté de chacun avec en esprit, la recherche d’une paix et d’une sécurité durables »(…) et vise « le renforcement des capacités humaines, techniques et logistiques notamment par, l’échange des informations relatives aux risques et menaces à la sécurité nationale et régionale; l’équipement, l’entraînement et l’organisation des forces de défense; la formation des jeunes gabonais dans les écoles militaires françaises et l’organisation d’exercices ou d’activités conjoints ».
Le Conseil des ministres précise que « dans le cadre de la mise en œuvre de ce partenariat de défense, chacune des parties accordera à l’autre, des facilités pour la réalisation des objectifs assignés ».
La veille, devant la communauté française au Gabon, le président Sarkozy déclarait qu’« au fond, la nouvelle stratégie de défense, c’est que nous garderons, en accord avec nos amis gabonais, une base militaire importante sur la façade atlantique de l’Afrique et une base militaire importante de l’autre côté, à Djibouti. (…) Ce sont des opérations qui n’ont pas à s’éterniser. Voilà ce qui a fait l’objet de ce nouvel accord avec nos amis gabonais ».
Dans son élan, le locataire de l’Elysée a souhaité que « nos accords de défense soient maintenant d’une totale transparence. Il n’y a pas à accepter le secret en la matière. L’accord que nous signons sera déposé sur les bureaux de nos deux parlements et ces accords seront publiés et il n’y aura pas de clause secrète ».
S’agissant du Plan d’Action Stratégique, la partie gabonaise, note qu’il « résulte de la volonté de rénover la relation privilégiée entre la France et le Gabon en l’inscrivant dans une dynamique partenariale, dans le respect mutuel et dans l’intérêt des deux (2) pays et des deux (2) peuples ».
Dans ce contexte, « le Plan d’Action promeut : un dialogue politique actif; une coopération étroite en matière de sécurité, de défense et de gouvernance; l’adaptation des financements publics français pour une nouvelle croissance promotrice d’un Gabon émergent; la préservation de l’environnement et des ressources naturelles gabonaises; la mobilisation du volontariat; l’éducation et la formation professionnelle au service de la croissance ».
Le gouvernement gabonais confirme que l’une des « innovations phare de ce Plan d’Action est la création d’un Conseil franco-gabonais des affaires qui réunira périodiquement les investisseurs français exerçant au Gabon et les membres du Gouvernement, dans le but d’accroître les flux d’investissements français au Gabon ».
Le porte-parole du gouvernement ajoute qu’au-delà de ces instruments juridiques, il a été signé, « au niveau des Ministres des Affaires Etrangères des deux (2) pays, l’Accord bilatéral relatif aux échanges de jeunes professionnels ».
OFFICE NATIONAL DE L’EMPLOI POUR LA MISE EN ŒUVRE AU GABON DE L’ACCORD BILATERAL
Autrement dit, les « parties échangeront des jeunes professionnels âgés de 18 à 35 ans, déjà engagés dans la vie active ou à la recherche d’une première expérience professionnelle. Il s’agira pour ces jeunes de se rendre dans l’un ou l’autre Etat pour une durée n’excédant pas 18 mois, afin d’améliorer leurs perspectives de carrière grâce à une expérience de travail salarié dans une entreprise ».
Les domaines d’activité ciblés par ces échanges de professionnels sont: la santé, le social, l’agriculture, l’artisanat, l’industrie, le commerce, les professions libérales et les services figurent parmi les « domaines ciblés » par ces échanges de professionnels dont la « mise en œuvre, au Gabon sera assurée par les services de l’Office National de l’Emploi ».
En présence des deux chefs d’Etat, quatre (4) conventions de financement par l’Agence Française de Développement (AFD) , à hauteur de 86,5 millions d’euros, soit 56,7 milliards de francs CFA , ont été signées par le ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner et les ministres gabonais, Paul Toungui, en charge de la diplomatie ainsi que son collègue de l’Economie , Magloire Ngambia.
Les fonds mobilisés notamment au profit des banques installées au Gabon devraient contribuer davantage au financement de l’économie nationale avec un accès des entrepreneurs locaux aux guichets ; une méthode qui a fait se « preuves dans les pays émergents » a souligné le président Sarkozy.
Dans son ensemble, la presse quotidienne gabonaise a perçu, à travers le séjour du chef de l’Etat français, «les jalons d’un partenariat franc (…) pour une coopération fructueuse ».