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Nicolas Sarkozy au Gabon: Des observateurs dénoncent

La Françafrique version Sarkozy
La visite de Nicholas Sarkozy mercredi 24 février 2010 au Gabon, la troisième du genre depuis qu’il a été élu à la présidence française, a surpris de nombreux observateurs des relations politiques entre la France à l’Afrique. Pour l’essentiel, Nicolas Sarkozy et Ali Bongo ont paraphé un nouvel accord de défense qui confirme le maintien de la base militaire française à Libreville. Un accord qui institue des rapports plus transparents entre les deux pays. Les deux chefs d’Etat ont promis que le document sera soumis aux Parlements des deux pays, puis rendu public. A propos de l’accord de défense franco-gabonais, il a lancé: «Il n’y aura pas de clause secrète», jurant vouloir en finir avec «les clichés, les fantasmes et les procès d’intention». Il a aussi nié toute implication de la France dans l’élection d’Ali Bongo à la tête du Gabon. «Je défie quiconque de prouver que la France avait un candidat» a déclaré Nicholas Sarkozy.

Ali Bongo admet que les relations France-Afrique ont jusqu’ici été inégales
Abordant la question des relations entre la France et l’Afrique, le président Français s’est prononcé en faveur de l’ouverture et du partenariat gagnant-gagnant. Ces relations, «nous souhaitons qu’elles soient exemplaires», a insisté le chef de l’État français dans le discours qu’il a prononcé à Libreville. «Moins de mauvaises habitudes, des progrès plus concrets, des projets privilégiés», a préconisé le président de la République en se prononçant encore pour des «relations décomplexées». «Il n’existe plus de pré carré et je ne le regrette pas», a encore déclaré Nicolas Sarkozy, en écho à Ali Bongo qui, quelques instants plus tôt, avait affirmé : «La politique des tutorats, des réseaux et des leçons est dépassée.» Avec le Gabon, comme avec les autres pays du continent, le mot-clé mis en avant est celui de «partenariat». Même son de cloche pour Ali bongo qui a plaidé pour l’instauration d’un «réel partenariat gagnant-gagnant» avec l’ex-puissance coloniale, une façon de dire qu’il ne l’a jamais été jusqu’ici.
Résoudre les problèmes
Derrière les solennités et les bonnes paroles, les observateurs sont restés très attentifs. Le président français n’a pas la réputation de se balader pour le plaisir. Trois problèmes au moins ont justifié son déplacement au Gabon. Le premier selon les experts est qu’il fallait qu’il trouve une nouvelle base pour l’armée française basée au Sénégal. Selon certaines sources, le Président sénégalais, Abdoulaye Wade, aurait souhaité ne plus avoir de base permanente française. Restait le Gabon comme pays côtier et francophone, le Cameroun et le Togo ayant déjà signé de nouveaux accords excluant la présence de base permanente. D’un autre coté le bois gabonais attire de nombreuses convoitises, une réalité que Sarkozy ne peu ignorer. De même le dossier AREVA reste pendant. Le voyage du président Sarkozy a débuté à Franceville, ville proche de la localité dans laquelle ont été déclaré des pollutions par le groupe Français qui nie toute responsabilité.

Les experts critiquent un partenariat d’opportunisme
Certains autres experts dénoncent pour leur part la politique trop intéressée du président Français. L’objectif de clarté et de transparence des accords militaires relève selon eux, de l’exigence du parlement français depuis plusieurs années de disposer de données claires sur le budget de la coopération militaire de la France en Afrique. Jusqu’à une date très récente, la coopération militaire était gérée par une des directions du ministère de la coopération, au lieu du ministère de la défense. En plus, la France en s’installant à Libreville profite pour renforcer sa position stratégique dans le Golfe de Guinée. Les observateurs ont été surpris que la France signe avec le Gabon un contrat de près de 5 milliards de Francs CFA, financés avec le Brésil, pour permettre la mise en orbite d’une station satellitaire afin d’assurer le suivi de la deuxième forêt équatoriale du monde et le stockage de carbone, plutôt que de le faire avec les pays du Bassin du Congo au complet. Les experts croient peu aux idées de rupture prônée par Sarkozy. Dans la foule à Libreville, Maître Robert Bourgi un des hommes clés de la Francafrique était présent. «Invité personnel» du Président français. Juste avant l’élection, ce dernier avait déclaré publiquement qu’il soutenait Ali Bongo, provoquant la colère de l’opposition gabonaise.

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