La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a demandé que la sécurité d’un journaliste du quotidien gabonais L’Union, menacé de mort à cause d’un article sur un assassinat, soit assurée, dans un communiqué obtenu jeudi par l’AFP à Libreville.
La FIJ « condamne les menaces de mort » et demande que « toutes les dispositions (soient) prises pour assurer la sécurité » de Jonas Moulenda, dans le communiqué de son bureau Afrique, situé à Dakar.
M. Moulenda a reçu des menaces dans un courrier déposé à son journal le 28 février et le lendemain par des SMS sur son téléphone portable.
Ces menaces faisaient clairement référence à son article sur la mort de René Ziza, directeur du Conseil gabonais des chargeurs qui a été poignardé le 25 novembre 2009 à Libreville. René Ziza était l’un des nouveaux hommes nommés par le président Ali Bongo Ondimba, investi mi-octobre et entré en guerre contre la corruption.
« L’article de notre (confrère) dérange, mais les menaces et intimidations de toutes sortes sont inacceptables », affirme Gabriel Baglo, directeur du bureau Afrique de la FIJ.
« La FIJ demande aux autorités gabonaises de diligenter une enquête en vue de démasquer et punir sévèrement les auteurs de ces menaces ainsi que leurs commanditaires, et d’assurer la sécurité » de Jonas Moulenda et de sa famille « afin d’encourager le journalisme libre et indépendant qui ne fera que renforcer la liberté d’expression » au Gabon.
Parmi les textes anonymes reçus par Jonas Moulenda, figure celui-ci: « Sache que tu es désormais un homme mort. Tu as osé t’attaquer à un puissant, attends-toi donc à le payer de ta vie ».
« Ziza n’aura reçu qu’un coup de couteau mais toi, tu mérites plus que ça (…). Si tu étais intelligent, tu n’allais pas t’attaquer à des gens qui ont tous les moyens de se venger sans être inquiétés (…). Adieu et condoléances anticipées à ta famille », pouvait-on également lire dans le courrier déposé à son journal.
Jonas Moulenda a annoncé à l’AFP le 1er mars avoir porté plainte contre X.