En déplacement au Gabon la semaine dernière, Nicolas Sarkozy a célébré l’amitié franco-gabonaise. Sa vision des relations entre les deux pays n’a pourtant pas toujours été aussi idyllique. Au cours de l’été 1995, sous le pseudonyme de Mazarin, Nicolas Sarkozy s’était amusé, pour le quotidien « Les Echos », à écrire une lettre imaginaire adressée par le président du Gabon, Omar Bongo, à un Jacques Chirac fraîchement élu.
Voici quelques extraits de cette correspondance : «Cher et très estimé confrère, Guide de l’Afrique et Phare de la pensée, mon frère, mon ami, mon cher Jacques. […] La place de la Concorde me rappelle la grande place de la Fête-Nationale à Libreville. […] Au lieu de votre obélisque, notre peuple a souhaité que l’on mette ma statue. Grandeur nature. Tu sais, comme je suis complexé par ma taille, j’ai demandé au sculpteur de me rajouter 10 centimètres. Tu ne me croiras pas, tout le monde n’y a vu que du feu. […] Tu devrais envoyer Toubon [ministre de la Justice à l’époque] au Gabon. Je lui montrerais comment il faut faire quand on n’est pas content d’un magistrat.
D’ailleurs, pour être plus tranquille, je n’ai nommé que des membres de ma famille. Pourquoi ne fais-tu pas de même ? Tes compatriotes sont très attachés, comme les miens, à la famille. Je suis certain qu’ils apprécieraient beaucoup. […] D’ailleurs, tu devrais m’envoyer Juppé pour que je lui explique comment il doit s’y prendre avec les journalistes. Quand je pense qu’il s’est laissé empoisonner pour une bricole de logement. Je lui montrerai, moi, comment on fait pour construire un palais présidentiel sans que personne n’y trouve à redire.»
source: paris match