Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a regagné Libreville hier en milieu d’après midi, après un séjour de trois jours à Port-Gentil, où il a annoncé, au sortir du premier conseil des ministres délocalisé à l’intérieur du pays, une série de mesures à réaliser en urgence.
Le conseil des ministres, délocalisé à l’intérieur du pays, a décidé de créer une société nationale pétrolière dénommée Gabon oil Compagny (GOC). Une structure qui sera chargée de gérer les participations de l’Etat gabonais dans les sociétés pétrolières, mais également de gérer l’exploration, l’exploitation et la distribution. La direction des participations qui existait autrefois est de ce fait supprimée.
De même, une caisse de relance a été créée, laquelle s’intéressera à toutes les ressources collectées dans le cadre de la loi de finances ou celles qui n’auraient pas été dépensées pour diverses raisons : lenteur dans l’exécution du budget, situations des travaux non avancées, etc.
Le principe c’est que des fonds vont être consignés dans un compte ouvert pour financer en cours d’années lesdites dépenses. Autre décision : la création d’une caisse de plus-value. Il ne s’agit pas seulement de la plus-value pétrolière, mais de toutes les ressources supplémentaires non évaluées par la loi de finances. Le conseil a aussi dissout l’Agence comptable centrale des dépôts, une structure qui voit ses missions et compétences transférées à la caisse de dépôt et de consignation (CDC), une autre nouvelle entité créée.
Les structures telles que le Compte de refinancement de l’Habitat (CRH), le Fonds national de l’Habitat (FNH) et le Fonds hypothécaire sont également dissoutes. Leurs missions et compétences sont transférées à la Banque de l’Habitat, qui sort de la tutelle de la Banque gabonaise de développement (BGD). A noter que la Banque de l’Habitat sera réorganisée et son capital ouvert aux investisseurs locaux et internationaux. Le Fonds de développement et d’expansion (Fodex) ne va plus exister, de même que le Fonds d’aide et de garantie (Faga) des PME.
Quant à la Banque gabonaise de développement (BGD), elle se consacrera désormais à ses mission traditionnelles, à savoir le financement de petites et moyennes entreprises, le financement de l’agriculture, le financement des investissements lourds publics et privés. Bref, toutes ces décisions visent la rationalisation des instruments de financement de l’Etat.
Mais d’autres mesures ont été aussi prises, cette fois avec l’objectif d’améliorer l’environnement des affaires et les conditions de vie des populations. Bientôt, toutes les capitales provinciales seront identifiées par des noms et des numéros. Dès le 1er juillet prochain, beaucoup de choses vont changer : les sachets plastiques non recyclables au Gabon seront interdits.
Un produit prohibé ou déclaré impropre à la consommation dans son pays d’origine ou de fabrication sera aussi interdit d’importation au Gabon. Les sociétés de gestion des ordures ménagères sont sommées de présenter un plan d’industrialisation et de traitement des ordures à l’échéance du 1er juillet prochain, date à laquelle une taxe d’insalubrité devrait entrer en vigueur. A la même date, l’Agence de promotion d’investissements privés (APIP) sera dissoute, et ses missions et compétences transférées à la Chambre de commerce. Ce n’est pas tout. Pour permettre l’industrialisation accélérée de la filière bois, des mesures d’accompagnement ont été prises. Un Fonds de soutien a été créé, doté de 20 milliards de FCFA. Des avantages fiscaux vont être accordés aux opérateurs économiques du secteur forestier ayant un plan d’aménagement et d’industrialisation.
Port-Gentil, qui a abrité les travaux du premier conseil des ministres délocalisé, n’a pas été oublié. La ville a bénéficié de 43 milliards de FCFA, montant d’une convention signée entre l’Etat gabonais et l’Agence française de développement (AFD).