La tête de file de l’Union Nationale, Zacharie Myboto, sommée par Nicolas Sarkozy de retirer ses propos injurieux à son endroit, les « Unionistes » qui, hors de leur tanière, fustigent les mesures gouvernementales prises à la faveur du Conseil des ministres délocalisé de Port-Gentil et l’Economie numérique qui devient une affaire de l’administration gabonaise toute entière, tels sont, entre autres, les sujets-pilotes astiqués par la presse écrite locale au courant de la semaine qui s’achève.
Refrains compilés:
NICOLAS SARKOZY ENGUEULE ZACHARIE MYBOTO
Ouvrons le bal de notre excursion médiatique, par cette actualité qui n’a pas fini d’alimenter la chronique : la visite de Sarkozy au Gabon en date du 24 février dernier. Il se serait passé des choses, qu’ont farfouillées et trouvées nos confrères. « Le Scribouillard », journal satyrique d’information, en date du 4 mars, (témoin ?) livre une confidence : « Myboto engueulé par Sarkozy ». Et d’ajouter même que ce fut un « mardi noir pour le Président alibi de l’Union Nationale ».
« Zacharie Myboto, celui-là même qui joue au président de l’Union Nationale, là où tout le monde sait que c’est quelqu’un d’autre qui tient les rênes de l’affaire (…) dérape lorsqu’il ose accuser Sarkozy et la France d’avoir choisi leur camp(…). Nicolas Sarkozy est presque sorti de ses gonds… séance tenante, il a demandé à Myboto de retirer ses propos sinon lui, Sarkozy allait se charger de mettre un terme à cette comédie… destinée à lever les malentendus », révèle le journal.
Et le canard qui n’est pas un devin, car cette rencontre se tenait sous le sceau du secret, livre ses sources sans se faire prier, précisant qu’il tient l’information : « Des indiscrétions distillées par notre compatriote Augustin Moussavou King, qui tenait visiblement à édifier les Gabonais sur ce qui s’est réellement passé au cours de cette entrevue tenue à huis-clos ».
ABO A-T-IL ÉTÉ PIÉGÉ S’AGISSANT DE L’EXPLOITATION FORESTIÈRE ?
Et toujours à propos de cette visite décidément riche pour une seule journée de consacrée, des spéculations continuent dans la presse. « L’Ombre », un mensuel d’information et d’analyse, s’en mêle et veut savoir en page 5 de son édition du 4 mars, si oui ou non « Ali a-t-il été piégé ? ». Les éclaircissements donnés par notre confrère frisent une autre interrogation : « En visitant les installations de Rougier Gabon lors de sa visite de travail de quelques heures au Gabon, le Président Nicolas Sarkozy a-t-il obtenu d’Ali Bongo Ondimba ce qu’il attendait sans que son hôte donne l’impression de perdre la face ? L’avenir nous le dira ».
Refermons le chapitre de cette visite qui continue de susciter des interrogations dans la presse, en suivant le regard du « Tango », bimensuel d’informations, dont les soucis sur la question veulent résoudre l’énigme en une seule interrogation: « Que gagne le Gabon ? ».
L’UNION NATIONALE RÉAGIT AUX MESURES PRÉSIDENTIELLES
Et l’Union Nationale joue son rôle d’opposition engagée, observant à la loupe les faits et gestes de l’Exécutif, du moins c’est ce que rapporte « L’Union » le premier quotidien Gabonais, dans sa livraison de samedi matin.
«Réagissant aux mesures prises par le président de la République Ali Bongo Ondimba lors du dernier conseil des ministres tenu à Port- Gentil, l’Union Nationale relativise l’intérêt des conseils délocalisés, critique les différentes mesures prises et fustige les renoncements, les cafouillages et l’instrumentalisation du tribalisme par certains membres du gouvernement », relaye le journal.
Le nouveau-né des partis politique, encore en proie aux disséquassions médiatiques, le fin mot de l‘histoire ne viendra certainement pas de « Tendance », le bimensuel, dont l’édition du 22 février a cédé sa tribune d’honneur à l’opposition naissante : « Le visage du nouveau parti », telle est titraille choisie pour aborder le sujet.
Et ce visage nouveau de la scène politique serait allé recruter sur toutes les terrasses pour être : « Un regroupement d’anciens partis de l’UGDD, du RNR, du MAD et d’anciens cadres du PDG que sont André Mba Obame Casimir Oye Mba, Jean Eyeghe Ndong. C’est sur le terrain des législatives de 2011 que l’on pourra apprécier le force réelle de ce nouveau-né à l’allure d’un vieillard », commente le journal.
Quittons « le Grand parti de l’opposition » pour jeter un coup d’oeil du côté du pouvoir en place. « Tendances », le bimensuel encore lui, joue a l’équilibre de l’information. En page 3 de sa livraison du 22 février, il s’intéresse à la vie des autres partis politiques. Et notamment, « les parlementaires du PDG qui étaient en conclave à Makokou ». Ces journées, mentionne le journal, « auront permis aux militants de jauger la capacité de leurs responsables politiques locaux dans la conduite des organes de base du PDG ».
LES ENJEUX DE LA DÉLOCALISATION DU CONSEIL DES MINISTRES
La délocalisation du conseil des ministres. Le mot est lâché. C’est l’actualité-phare de cette semaine. Surtout qu’au-delà de cette excursion des membres du gouvernement, il ya eu une batterie de mesures en faveur de Port-Gentil qui accueillait l’Exécutif dans son entièreté, pour un séjour inédit de 72 heures.
« Gabon Matin », le quotidien étatique, y a vu « Un train de mesures urgentes », titre qui s’affichait en manchette de son édition de vendredi dernier.
« Entre autres, la création d’une Société nationale pétrolière dénommée Gabon Oil Compagny (GOC), ainsi que le renforcement de la structure de la Banque de l’Habitat, de la Banque Gabonaise de Développement (BGD), la création d’une Direction Générale de la Dette, la réorganisation de la Direction Générale des services du Trésor… », énumère en vrac le quotidien.
Et pour se démarquer de ses concurrents dans cette nouveauté sous l’ère Ali, « Gabon Matin » a consacré les deux pages centrales de son édition de vendredi à un vécu en images pour le plaisir de ceux qui n’ont pu rallier Port-Gentil ou vivre l’évènement en direct sur les chaînes de télévision, offrant un album-photos de cette séance de travail gouvernemental hors de la capitale politique. Tous les temps forts y sont!
Loin d’être en marge de cette actualité novatrice, « L’Union », l’autre quotidien gabonais, dans sa livraison du 5 mars, a magnifié « un Nouveau Tsun-Ali», titre choisi et placardé en manchette. Notre confrère commente: « Une première qui débouche sur l’exceptionnel et des bouleversements de grandes ampleurs. Au sortir du Conseil des ministres jamais tenu à Port-Gentil, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a annoncé une batterie de mesures qualifiées d’urgentes et visant à combattre la corruption, à favoriser l’industrialisation du pays… et à protéger l’environnement ».
Calendrier chargé du Président de la République qui, cette même semaine, a reçu « le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU », rapporte « Gabon Matin », témoin privilégié de l’audience accordée à Mme Sahle-Woek Zewde, pour renforcer l’axe de coopération entre le Gabon et l’Institution mondiale.
LE NUMÉRIQUE S’INVITE DANS L’ADMINISTRATION GABONAISE
Le premier salon de l’Economie Numérique est encore sur bien des langues, et bien des plumes s’y laissent encore égayer. « L’Ombre », dans sa parution du 4 mars, dédie toute sa page 4 à l’événement. Même que pour le journal « Le numérique s’invite dans l’administration gabonaise ». Et comment pouvait-il en être autrement, « la réforme de l’Etat passant nécessairement par la mise à disposition des administrations des procédures simples, transparentes et fiables d’une part, des instruments de travail performants, interconnectés et dénudés de pesanteur d’autre part », magnifie le journal.
LE PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DE COMMERCE MIS EN CAUSE
La Chambre de Commerce fait son « actu » cette semaine. Responsable de cette situation pas très élogieuse, le président de l’Institution, Léon Mébiame, est mis en cause par « Gabon D’Abord », hebdomadaire d’information et d’analyse, qui dans sa livraison du 3 mars, affiche en sa manchette : « Les petites combines de Léon Mébiame à découvert ». « Petit papa », nom affectueusement attribué au septuagénaire Léon Mébiame, gestionnaire de ladite Chambre, aurait dégusté « avec boulimie, le caviar sur plateau d’argent à lui offert par sa nomination ».
« L’institution se trouve dans un état de chaos avancé ». Pêle-mêle, des détails sortis de tiroirs attestent de la mauvaise santé des lieux : « Les relations sociales sont conflictuelles entre le président et l’ensemble de ses collaborateurs… le refus de payer les indemnités de responsabilité aux agents promus… L’embauche au sein de l’institution des agents retraités pour occuper des responsabilités de direction », sans vouloir tout rapporter, excusez du peu !
Et la conclusion sentencieuse de notre confrère a des allures d’alarme à incendie : « Avoir cumulé tous ces griefs en une année seulement de résurrection administrative, révèle d’un exploit. Lequel ne peut être réalisé par des anciens flics », ironise le journal.
LA LANGUE DE VIPÈRE DE FAUSTIN BOUKOUBI
Faustin Boukoubi, Secrétaire Général du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir), voit sa « petitesse d’esprit » dénoncée dans la presse cette semaine. Pour accueillir l’homme, en page 3 de sa parution du 3 mars, « Gabon D’Abord », n’a guère usé de la langue de bois en titrant : « La langue de vipère de Faustin Boukoubi ».
La scène remonte à février dernier, et se passait sur les antennes de RFI, la radio du monde. Le journal de rappeler les faits : « Pour avoir insulté … les dignitaires de la République, de la trempe de Zacharie Myboto, Paulette Missambo, Casimir Oyé Mba, Jean Eyeghe Ndong et André Mba Obame, l’actuel Secrétaire Général du PDG, Faustin Boukoubi, à défaut de présenter publiquement des excuses, devra démissionner de ce parti que le Président Bongo, à sa création à Koula-Moutou, avait voulu digne et responsable avec comme devise : Dialogue, Tolérance et Paix ». Le but de la « désinvolture » doublée de la « maladresse politique » de Boukoubi, à en croire notre confrère, semblait être de «faire plaisir au Prince ».
LE MAIRE NTOUTOUME EMANE VERS LA FÉLICITÉ
De bonnes nouvelles du côté de la mairie de Libreville ou « La marche de Ntoutoume Emane vers la félicité ». C’est du moins le regard de « Gabon D’Abord » sur la « saga » de l’édile qui régalait la presse ces dernières semaines.
Stevy Ovono Eya, « écrivassier » de la feuille de chou, a vu en l’homme : « le meilleur maire que notre capitale ait connu », reconnaissant que personne n’est parfait, il sollicite de « le laisser avancer ». Et pour cause « une batterie de mesures courageuses visant à assainir les finances municipales » aurait donné « des poussées de fièvres à certains désormais ex-roitelets ». Plus loin Stevy Oyono Eya écrit : « Il s’est agi de la diminution de moitié du nombre de conseillers du Secrétaire Général, du Directeur Général et de l’Inspecteur général municipal… »
Une réponse à une question conclut cet étalage de bonnes nouvelles. « Au regard de cette bonne approche, pourquoi y a-t-il des pleurs et des grincements de dents ? La réponse est simple : la bouche qui parle ne mange plus », martèle le canard.
Les bonnes nouvelles s’accumulent pour « Jacky » de Libreville. Cette fois ce sont les syndicats qui font « contre-pied ». « L’Union », en date du 5mars, rapporte que « Lors d’un point de presse, trois syndicats de l’hôtel de ville, le Synafonte, Solidarité et le Syna-FPL ont ouvertement critiqué la grève … des agents municipaux… Ils ont ainsi dénoncé les manœuvres bassement politiciennes chez ces grévistes ». Et le responsable des trois syndicats pour ne pas faire les choses à moitié a posé une cerise sur ce gâteau. Et notre confrère le relaie : « Jean François Ntoutoume Emane a beaucoup œuvré dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel ».
Une autre presse a toute fois sa petite idée dessus qui ne rejoint pas forcément le point de vue de l’autre et même que « Le Mbandja », cette autre presse pour ne pas faire dans l’anonymat, se propose de nous révéler « ce que La Loupe a loupé ». La Loupe serait, « une rédaction amie » du célébrissime maire de Libreville. Toutes choses qui ont permis une « sélection de sources pour réaliser des coups politiques ». Et dans « un face à face » entre le maire et son ancien financier via correspondance corroborantes, une réponse à une demande d’explication faite au premier citoyen de Libreville par Mesmin Youmou ancien financier limogé, « la vérité », version « Le Mbandja » est sur la place publique.
LES ÉCOLES CATHOLIQUES TOMBENT EN RUINE
Education cette fois, et ce sont, « les écoles catholiques qui tombent y ruine ». « Gabon Matin », le quotidien étatique, fait ce constat pathétique, en date du 6 mars. « Veilles environ de 80 ans, pour certaines, les écoles catholiques sont aujourd’hui en état de ruine ». Un exemple parlant et interpellant à l’endroit des anciens apprenants appuie les écrits du journal : « l’école de sainte Anne qui a formé des hauts cadres de la République comme M. Jean Eyeghe Ndong, Mba Abessole ou le député Gondjout pour ne citer que ceux-là, n’est aujourd’hui que l’ombre d’elle-même ».
JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME
Le 8 mars consacre la Journée Internationale de la Femme, et en prélude à cette journée dédiée au beau sexe, « L’Union », le plus vieux quotidien gabonais, lui, a déroulé le tapis rouge pour répondre aux questions : « 33 ans après, quel bilan au Gabon ? ». Pour y répondre, Josiane Christelle Mbang Nguéma reprend la réponse de Inès Alberdi, Directrice de l’organisme onusien Unifem, en ces termes : « le bilan était assez positif pour l’ensemble des pays membres même si, la réalisation des droits de la femme et leur participation au processus politique et économique fait encore l’objet de discrimination ».
Pour le cas spécifique du Gabon, il a été mis en place « des structures à même de promouvoir la gent féminine… mais des insuffisances demeurent ». Et les femmes ne sont pas à blanchir dans le maintien de cet état de choses. Une série de questions de l’auteur de l’article tente d’appréhender les choses : « comment comprendre que les femmes minoritaires à l’Assemblée acceptent que les lois discriminatoires soient votées à leur encontre sans pour autant réagir publiquement ou marquer leur désaccord ? ».
Une réflexion pour toutes les femmes, car c’est « à elles-mêmes qu’il revient d’inverser la tendance et de bousculer les mentalités pour s’imposer », conclut sentencieusement, Josiane Christelle Mbang Nguema.
LA CRIMINALITÉ MONTE D’UN CRAN A LIBREVILLE
La criminalité alarmante à Libreville. « Tendance », le bimensuel d’information, pointe fustige le phénomène qu’il ne fait pas bon de laisser s’installer. Prendre ce mal par la racine est la proposition de solution du journal, car avec l’événement footballistique qui se prépare sur les sols frères Gabonais et Equato-guinéen, « Il ne serait pas bon… que des problèmes de sécurité viennent jeter le trouble ». La mise en garde est très certainement allée à qui de droit.
L’INGRATITUDE DU MONDE SPORTIF GABONAIS AU DÉPART DE GIRESSE
Nous enclenchons le dernier virage de notre randonnée médiatique, mais comment vous quitter déjà, sans vous livrer le pouls du sport de cette semaine. Et sans plus tarder on va accueillir Brou Apanga, ou les « Gabonais de l’étranger », tel que l’a mentionné « L’Union » dans sa compilation sportive du 5 mars. Le compatriote a été l’auteur « d’un somptueux but ». Rappelons qu’il joue en ligue 2 française dans la sélection de Brest.
Si tout se passe bien pour Brou Apanga, on n’a pas fini de parler du départ d’Alain Giresse par contre. Et une certaine presse se plaît à argumenter dessus et pas pour applaudir son départ. Non, « Gabon d’Abord » puisque c’est de cet organe qu’il s’agit, y a décelé : « L’ingratitude du monde sportif gabonais », titre bien professé en page 7 de son édition du 3 mars. Sans faire l’économie du vocabulaire, Florentin Meye, le scribouillard de l’article, lance d’entrée : « Alain Giresse s’est fait remercier comme un mal propre par la famille footballistique gabonaise marquée par une malhonnêteté… indescriptible ».
Selon Florentin, les objectifs de Giresse ont été atteints, lesquels consistaient à « faire renouer les Panthères avec la Coupe d’Afrique des Nations ». Et loin de s’attarder sur les faiblesses de l’homme, notre confrère l’a blanchi, le diable étant dans un autre bateau : « De la presse sportive d’Engandzas aux journalistes du ministre Ndemezo, les flèches venaient de partout ».
Face à ce manque de diplomatie caractérisé, il a fallu un sauvetage in extremis venu de très haut : « Un ultime reflexe présidentiel pour que la fin du séjour d’Alain Giresse au Gabon soit un peu plus acceptable. Au nom de la dignité et de l’hospitalité gabonaises », conclut à bout de souffle Florentin Meye.
Note triste dans ce parcours, nous apprend « L’Union », « L’ancien international Engozogo inhumé sur ses terres de Bolossoville ». Une ébauche du cursus de l’homme par notre confrère dévoile : « Ailier gauche d’Azingo nationale, anguille qui savait se faufiler dans les défenses adverses, chef de corps des sapeurs-pompiers… » Il a été inhumé au cimetière de Bolossoville. Que la terre de nos ancêtres lui soit légère. Amen !
La boucle se boucle sur cette nouvelle saumâtre, mais gardez toujours le plaisir d’être en compagnie, et si le Tout Puissant Allah est clément envers votre humble serviteur, rendez-vous est pris pour la semaine prochaine sur le même site, dans la même rubrique. Bonne délectation ! Bye !