De simple piroguier, Norbert Nwayombé, la quarantaine révolue, sans aucune formation spécialisée, est devenu un conducteur de bateau confirmé sur le fleuve Ogooué où il fait ses preuves entre Lambaréné (chef-lieu provincial du Moyen-Ogooué, centre) et la capitale économique du Gabon, Port-Gentil (capitale provinciale de l’Ogooué-Maritime, ouest) depuis 1980, a découvert GABONEWS.
Très concentré, dans sa cabine nue, sur son volant, Norbert Nwayombé connu sous le petit nom Attougha, a, sur quatre jours dans la semaine, la lourde responsabilité de conduire à bon port 200 personnes et la cargaison voyageant à bord du bateau dont il est le commandant, malgré son accoutrement atypique.
« Je ne suis pas passé par une école pour apprendre à naviguer, d’abord, il n’y en a pas au Gabon pour commencer. On va dire tout de même que ça rejoint ce que nous avons appris un peu à l’école, associé à la routine, ça donne ce résultat », a confié Attougha qui a révélé en outre que son «cas est exceptionnel parce que c’est d’abord une affaire de famille. Dans notre famille la pêche est liée à la conduite des moteurs de bateau depuis le jeune âge, c’est le premier métier dans la famille car moi, je suis née au village».
A la question de savoir s’il existait bien une différence entre la navigation fluviale et maritime, il a expliqué qu’« entre la mer et le fleuve le comportement des eaux n’est pas le même. En mer, il faut forcément une stratégie de conduite en fonction du temps alors qu’à l’Ogooué nous faisons de la navigation à vue, c’est-à-dire que nous voyons les bords et c’est plus facile alors que sur la mer il faut des stratégies, en un mot un outillage approprié ».
Depuis 1980 qu’il navigue, il n’a jamais connu d’accident à l’opposé de certains évènements. « On peut être accosté à un port et en passant, il y a trou, mais je n’ai jamais fait d’accident de navigation », s’est-il félicité.
Par ailleurs, ce métier, reconnait-il, bien que passionnant, ne se fait pas sans difficulté. « S’agissant de la vitesse, on ne peut pas l’estimer car il nous faut un GPS pour le faire, mais toutefois nous parcourons Lambaréné-Port Gentil en six heures de temps avec un équipage composé de 5 personnes pouvant augmenter et parmi lesquelles des nageurs-secouristes», a-t-il expliqué.
Évoquant l’aspect fonctionnement du bateau, il a indiqué que c’est un peu différent des autres du fait que le suivi se fait directement par les mécaniciens placés à l’arrière des moteurs où se trouve la jauge qui remplace les manomètres et sert de signalétique en cas de danger d’où la présence constante des mécaniciens devant les moteurs.
« C’est fatiguant, certes mais il faut adopter un style de vie, nous naviguons toute la journée et quand nous arrivons, la moindre des choses c’est de ne pas tricher, c’est-à-dire se reposer », a-t-il affirmé.
Depuis qu’il a embrassé ce métier, le jeune commandant sans en dire davantage déclare trouver son compte et c’est pourquoi d’après lui, il ne s’en plaint pas.
« Si je ne gagnais pas bien ma vie, je ne serais pas là aujourd’hui », a-t-il signalé.
Dans une semaine, Atthouga et son équipage effectue quatre navettes entre Lambaréné et Port-Gentil.