L’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) s’est vivement insurgée le 10 mars pour dénoncer «l’autisme» de l’Union pétrolière gabonaise (UPEGA) dans la résolution de la crise interne qui frappe le secteur. Après le préavis de grève lancé le 8 mars par les employés du pétrole, l’UPEGA est pointée du doigt pour l’opacité et le mutisme entretenus sur les dossiers qui déstabilisent ce secteur clé de l’économie nationale.
Après avoir lancé le 8 mars un préavis de grève illimitée face à la persistance de la violation du Droit du travail dans le secteur pétrolier, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) s’est attaquée le 10 mars à l’Union pétrolière gabonaise (UPEGA), qu’elle accuse d’entretenir un autisme cyclothymique pour le secteur.
Le porte-parole de l’ONEP, Arnaud Engandji, dénonce notamment dans son communiqué l’arrogant mutisme avec lequel le président de l’UPEGA, Jean Claude Alevina, traiterait le conflit social qui gangrène les entreprises du secteur.
Revenant sur le mouvement d’humeur qui avait paralysé Total Gabon, l’ONEP affirme que le président de l’UPEGA avait alors refusé que les responsables syndicaux et la direction de Total s’asseyent pour prévenir le conflit, entraînant une grève de 10 jours dans la première entreprise du secteur pétrolier qui gère près de 50% de la production nationale.
«Depuis près de 4 mois, notre organisation sollicite une rencontre avec l’UPEGA pour traiter de questions d’intérêt commun telles que la CNSS ou le respect de la réglementation gabonaise et relancer le partenariat initié sous l’ère de son prédécesseur», indique l’ONEP, déplorant que «Jean Claude Alevina, à ce jour, n’a même pas daigné nous répondre».
La semaine dernière, la presse relayait les déclarations du président de l’UPEGA, qui lui dénonce la «menace permanente de grève instituée par l’ONEP comme unique voie de règlement des conflits».
En réponse à ces déclaration, l’ONEP estime qu’«il serait de bon aloi que l’on ne vienne pas faire de la distraction avec des séminaires à la limite de l’indécence sur «l’éthique», lorsqu’on est président d’une organisation citoyenne dont certains membres ont été reconnus coupables de fait tels que : discrimination raciale (restaurant pour les blancs et restaurants pour les noirs ; noirs fournit en eau plate contre de l’eau minérale pour les blancs) ; emploi illégal de personnel expatrié travaillant avec des visas de courts séjours et non des autorisations de travail ; violation des droits de congés».
«Monsieur Jean Claude Alevina peut-il venir rendre publics les résultats des audits sociaux découlant de notre grève générale en 2007 dont les conclusions sont plus qu’accablantes pour l’UPEGA ? Combien de membres ont été radiés de l’UPEGA suite à ces révélations ?», interroge encore le porte-parole de l’ONEP.
Dénonçant les «querelles futiles et les procès d’intentions qui n’apportent rien au dialogue social et discréditent nos deux organisations», l’ONEP a enfin exhorté le syndicat des patrons des entreprises pétrolières à s’engager activement dans la résolution des conflits du secteur, qui reste le principal pourvoyeur des caisses de l’Etat.