Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) tient, du 13 au 14 mars 2010, un congrès extraordinaire placé sous le signe de la «redynamisation». Deux faits importants justifient sa convocation: la disparition, le 8 juin 2009 à Barcelone, du Président-Fondateur du PDG, Hadj Omar Bongo Ondimba ; l’avènement d’un des Vice-présidents du parti à la Magistrature suprême, en la personne d’Ali Bongo Ondimba.
Le décès d’Omar Bongo Ondimba, qui a privé le PDG de son Président-Fondateur, la deuxième instance du parti selon l’ordre hiérarchique, après le congrès, constituait en lui-même un motif suffisant pour revisiter les statuts et restructurer le parti. S’il est désormais acquis que le poste de Président-Fondateur n’a plus lieu d’être, on peut raisonnablement penser que ce congrès extraordinaire du PDG s’emploiera à doter le parti d’un Président au moins, qui sera son responsable numéro un.
Le déterminatif «Redynamisation» qui est affecté audit congrès sied fort bien quand on sait que l’élection présidentielle anticipée du 30 août dernier a créé une hémorragie au sein du parti, qu’il faut arrêter et panser. En effet, en raison des ambitions des uns et des autres, plusieurs cadres de valeur du PDG, faisant preuve d’indiscipline, ont quitté ses rangs. Volontairement ou involontairement.
Il s’agit de: le Premier ministre en fonction Jean Eyéghé Ndong; l’ex-Premier ministre Casimir Oyé Mba; les ex-ministres André Mba Obame et Paulette Missambo; l’ex-vice-président du groupe parlementaire PDG au Sénat, Victoire Lassény Duboze; l’ex-maire adjoint de la commune de Libreville, Mehdi Teale; l’ex-vice-Premier ministre Simon Essimengane, etc. Certains parmi eux se sont portés candidats indépendants à l’élection présidentielle anticipée; d’autres se sont rangés derrière un candidat indépendant.
L’on sait par ailleurs qu’il se trouve d’autres cadres du PDG qui n’ont pas apprécié d’avoir été écartés de la gestion de la chose publique par le nouveau chef de l’Etat gabonais. Sans avoir le courage de démissionner du PDG, ils continuent de ruminer leur frustration dans l’ombre. En vérité, ils n’ont plus réellement le cœur au parti. C’est vers eux qu’il faut avant tout aller dans le cadre de cette redynamisation que le PDG recherche. Il est nécessaire de leur redonner espoir et confiance. Le spectre de l’opposition regroupée
Cette redynamisation revêt une importance particulière au moment où l’opposition est en train de se doper en s’organisant autour de deux pôles majeurs: l’Union Nationale (UN) comportant les gros calibres qui ont démissionné du PDG, les anciens de l’Union Gabonaise pour le Développement et la Démocratie (UGDD), du Mouvement Africain pour le Développement (MAD) et du Rassemblement National des Républicains (RNR), d’une part; l’Alliance pour le Changement et la Restauration formée de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), du RNB, de l’UPNR, du PSG et de l’Alliance Nationale des Bâtisseurs (ANB), d’autre part. Le PDG doit s’attendre à trouver en face de lui une opposition farouche de ces deux blocs compacts adverses au cours des prochaines échéances électorales.
D’où l’impérieuse nécessité de sa réorganisation, de la mobilisation de ses troupes. La redynamisation que les plus hauts responsables du parti veulent opérer suppose aussi plus de discipline dans les rangs et le respect de l’obligation pour les militants de payer leurs cotisations pour financer le fonctionnement du parti et sa participation dans les joutes électorales à venir.
Dans son discours d’ouverture du 9e congrès ordinaire tenu du 19 au 21 septembre 2008, le Président-Fondateur avait dit ceci : «(…) Notre parti doit inspirer, impulser, promouvoir l’action politique au Gabon. Il doit être la locomotive du train gabonais dans sa progression sur les rails du futur (…) Nos victoires doivent se traduire dans votre capacité à insuffler à tout moment une dynamique constante à l’évolution de notre société, à la modernisation de notre pays.
Chaque militante et chaque militant porte en lui une part du destin de notre pays. Il porte aussi en lui une part des espoirs que nous plaçons en l’avenir». Ce discours est toujours d’actualité.