Le contrôleur financier de la province de la Ngounié (sud), Vincent Ifounga a échangé la semaine dernière à Mouila avec les opérateurs économiques de cette localité pour circonscrire leur champ d’action qui est d’établir uniquement à la demande de l’administrateur de crédits une facture pro format et un bon de livraison, sans avoir à ’’manipuler la facture administrative, ni détenir un carnet de bons de commande’’ qui ne relèvent pas de leur compétence, dès lors qu’il s’agit de payer sur le budget en exercice, rapporte dimanche l’AGP.
Suite au fait qu’ils fournissent à l’administration publique ce dont elle a besoin pour le fonctionnement régulier des services, Vincent Ifounga a tenu à leur rappeler la règle du service fait, passant de la commande par l’administrateur de crédit à la livraison de la prestation par le fournisseur, pour enfin être payé. Or, a-t-il fait constater, certains fournisseurs se plaignent de ce que les administrations de crédits détiennent leurs créances, justifiant ainsi la rétention chez certains.
C’est à ce titre qu’il a tenu à échanger avec eux pour leur préciser quelques données par rapport aux actes qu’ils posent ne relevant pas de leur compétence, afin de leur éviter ce qui peut être préjudiciable dans leur commerce. ’’Ils sont pour la plupart du temps responsables de leurs dettes, car parfois au lieu de livrer les fournitures bien libellées, ils remettent des liquidités à la disposition des administrations de crédits, c’est le cas de ceux qui sont affectés, mettant de facto le remplaçant en difficulté, surtout si cela n’est pas mentionné sur procès-verbal lors du passage de témoin entre les collègues sortant et entrant’’, a dévoilé le Contrôleur financier provincial.
A cet effet, ’’lorsqu’un administrateur de crédit est affecté, vous [fournisseurs] devez prendre toutes les dispositions possibles pour éviter de livrer des fournitures sur commande, notamment des liquidités, pour ne pas vous retrouver dans des situations du moment comme certains parmi vous’’, a-t-il insisté. Dans cette optique, il leur a demandé de respecter la procédure de dépenses régie par des règles [nomenclature budgétaire], mieux ça leur évitera les ’’collusions’’ et les ’’rejets’’ des dossiers, avant d’indiquer qu’il veillera au respect de la procédure.
D’ailleurs, M Ifounga n’a pas manqué de rappeler, entre autres, les missions d’un Contrôleur financier, celles de ’’lutter contre le gaspillage et le dépassement de crédit, contrôler la régularité de la procédure d’engagement de la dépense et de vérifier un certain nombre d’éléments, alors que, a-t-il poursuivi, le Comptable public a pour mission de payer la dépense’’. Il a précisé en outre que ’’lorsque le Contrôleur financier a accordé son visa, qui est préalable et réglementaire, et que le dossier se trouve sur la table du trésorier, il revient à ce dernier de procéder à la mise en règlement de la dépense’’.
Toutefois, il a relevé que les administrateurs de crédits sont ses interlocuteurs privilégiés, mais il est obligé d’intervenir compte tenu des actes posés par les opérateurs économiques qui ne relèvent pas de leur compétence. Il a dit également apporter la ’’bonne information’’ aux opérateurs économiques et administrateurs de crédits des départements dès la moindre occasion. Quelques jours avant cette réunion, M Vincent Ifounga a rencontré les administrateurs de crédits pour discuter avec eux de l’exécution du budget exercice 2010.
Par ailleurs, l’orateur a apporté des éclaircissements sur toutes les questions soulevées.