L’ONU a une nouvelle fois exprimé son impatience mercredi devant les retards à répétition subis par l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire et a appelé à la relance sans délai du processus électoral.
« Il est tout à fait regrettable de voir les élections retardées une fois de plus, » a déclaré le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Choi Young-jin, au Conseil de sécurité.
« Notre déception est d’autant plus vive que l’élection, en préparation depuis si longtemps, semblait à portée de main en novembre au moment de l’établissement de la liste électorale provisoire, qui était très crédible et bien équilibrée », a souligné M. Choi.
Il a déploré que la nouvelle impasse politique déclenchée début janvier après la production d’une seconde liste électorale ait entraîné un « sérieux ralentissement de la marche vers cette élection ».
Sans cesse reportée depuis la fin du mandat du président Laurent Gbagbo en 2005, l’élection présidentielle est censée clore la crise née du coup d’Etat manqué de 2002, qui a coupé la Côte d’Ivoire en un sud loyaliste et un nord contrôlé par l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
Après l’abandon de la dernière date officielle (novembre 2009), aucune nouvelle date n’a encore été fixée.
Selon le dernier calendrier arrêté sous l’égide du médiateur et président burkinabè Blaise Compaoré, l’élection est prévue pour « fin avril-début mai ». Le Premier ministre Guillaume Soro en a souhaité la tenue d’ici juin.
Le processus électoral avait progressé fin 2009 avec la publication de la liste provisoire, le lancement des procédures d’appel et la validation de tous les principaux candidats à la présidentielle.
Mais les tensions sont réapparues après la suspension de l’enregistrement des électeurs en raison de violences et le président Gbagbo a dissous la gouvernement et la Commission électorale indépendante en février.
M. Choi a exprimé la crainte que « l’actuelle dynamique élection-réunification puisse entraîner de nouvelles manifestations violentes et des victimes. »
Aux termes de l’accord de 2008 entre les parties, une réunification de facto doit être accomplie deux mois avant l’élection présidentielle.
Peu après la déposition de M. Choi, le Conseil de sécurité a à son tour exprimé sa « préoccupation face aux retards persistants du processus électoral depuis janvier 2010 », dans une déclaration à la presse.
Les membres du Conseil « ont appelé instamment les parties prenantes ivoiriennes à relancer ce processus sans délai et à rester dans le cadre de l’accord politique de Ouagadougou », a déclaré l’ambassadeur du Gabon, Emmanuel Issoze-Ngondet, au nom du Conseil qu’il préside en mars.