trois mois et demi de l’ultimatum du gouvernement pour présenter un plan d’industrialisation et de traitement des ordures, la Société de valorisation des ordures du Gabon (SOVOG) est face à un défi de taille pour en finir avec les «tas d’ordures» au Gabon. En dehors d’insuffisance de matériels et d’infrastructures, d’autres paramètres tels que la qualité du réseau routier urbain devront également être assurés pour atteindre l’objectif «ville propre».
Le 4 mars dernier, le gouvernement a lancé un ultimatum indiquant que «le 1er juillet 2010 au plus tard, en accord avec la mairie de Libreville et celle de Port Gentil dans un premier temps, les société de gestion des ordures ménagères devront présenter un plan d’industrialisation et de traitement des ordures sous peine de se voir retirer leurs contrats d’exploitation».
La convention de la Société de valorisation des ordures du Gabon (SOVOG) avec l’Etat gabonais comporte deux volets, à savoir le programme de collecte et celui de traitement et de valorisation des déchets.
Le premier a débuté le 1er septembre 2002 et est déjà «théoriquement opérationnel aujourd’hui avec 20 camions poubelles qui sillonnent la ville de 21h à 7h du matin pour évacuer la production journalière d’ordures. Le second volet qui concerne le traitement et la valorisation des déchets devra être opérationnel en 2011.
Mais force est de constater que le ramassage des ordures accuse encore de lourdes lacunes, à en juger par les «tas d’ordures» qui jonchent de nombreuses artères de la capitale gabonaise. Sur ce point, la SOVOG jette l’anathème sur l’indiscipline de la population qui ne respecterait pas les horaires de sortie des déchets entre 18h et 21h.
La SOVOG emploie un total 109 personnes reparties entre le pôle administratif et le pôle exploitation. Elle a opté pour le système d’apport volontaire des ordures aux points de ramassages et a placé à cet effet tous les 100m sur les voies accessibles des bacs à ordures à portée de tous.
La société dispose également de 30 bennes à ordures ménagères, 2000 bacs à ordures ménagères déployés dans toute la ville et des engins d’entretien de la décharge. Elle gère 450 à 500 tonnes d’ordures ménagères par jour, soit 162 à 180 000 tonnes par an.
Avec la pression démographique et le développement «anarchique» de la ville, la SOVOG manque aujourd’hui cruellement de moyens pour remplir de manière efficiente ce service public.
A ce niveau, un autre paramètre de taille intervient : la viabilité du réseau routier urbain. Pour mener à bien sa mission, la SOVOG a besoin d’un réseau routier viable, avec des voies intra et péri urbaines pour accéder à tous les points de ramassage.
Dans le «plan d’industrialisation» de la SOVOG devrait également figurer son projet de construction d’un Centre de valorisation des déchets (CVD) pour le tri et le traitement des trois types de déchets inertes, fermentescibles et spéciaux , comme les déchets hospitaliers par exemple.
Mais pour qu’une ville soit propre, il faut des actions combinées de ramassage d’ordures ménagères, de collecte des déchets industriels, de balayage mécanique des rues, de découpage des hautes herbes, etc.
A cet effet, d’autres sociétés «partenaires» ou sous traitantes devront être associées au plan d’industrialisation de la SOVOG pour la collecte des déchets industriels, la pré-collecte des quartiers sous intégrés non accessibles par voie carrossable, ou encore le balayage des rues.
Si la SOVOG est au cœur de ce dispositif, les infrastructures nécessaires à la mise en place d’un système efficace de ramassage et de traitement des ordures ménagères nécessiteront de gros investissements des autorités.
La SOVOG a été créée et fonctionne grâce à la subvention de l’Etat gabonais. Son plan d’industrialisation ne manquera certainement pas de signaler tous ces manquements. Alors l’Etat est-il prêt à investir pour en finir avec les «tas d’ordures» dans ses villes ?
Publié le 17-03-2010 Source : InfosGabon Auteur : Gaboneco