A la suite des réactions de réprobation et de stupéfaction marquées par le gouvernement et les Forces de Défense et de Sécurité gabonais, consécutivement aux déclarations d’André Mba Obame publiées dans les colonnes de l’hebdomadaire français « l’Express », les leaders de l’Union Nationale, dans une déclaration commune rendue publique, mercredi, par le troisième Vice-président de la formation politique, Pierre Claver Zeng Ebome et dont GABONEWS dispose d’une copie originale authentique, approuvent les propos controversés de du Secrétaire Général de leur parti et lui expriment leur solidarité.
TEXTE INTEGRAL
« DECLARATION DE L’UNION NATIONALE SUR L’INTERVIEW ACCORDEE PAR LE SECRETAIRE EXECUTIF A L’HEBDOMADAIRE L’EXPRESS.
Depuis quelques jours, une polémique est née et enfle, plus que de raison, à la suite de l’interview que le Secrétaire Exécutif de l’Union Nationale, Monsieur André Mba Obame, a accordée à l’hebdomadaire français l’Express.
L’Union Nationale tient à cet égard à restituer les propos du Secrétaire Exécutif dans leur contexte et dans leur sens.
En séjour privé en France, Monsieur André Mba Obame, a été l’objet de sollicitations de la part de la presse française et internationale, de la Communauté gabonaise et de personnalités intéressées par la vie politique, économique et sociale du Gabon. Pour y répondre, il a tenu, avec le vice-président Monsieur Bruno Ben Moubamba, une réunion publique et a accordé des interviews.
Dans l’entretien en cause avec le magazine l’Express, le Secrétaire Exécutif a dit son sentiment sur certains aspects de la politique française au Gabon et sur la politique intérieure gabonaise. Sur la foi d’exemples précis, notamment :
-La régression démocratique par l’interdiction des meetings de l’Opposition dans les lieux publics, le non accès de l’Opposition aux medias publics ;
– Les règlements de comptes et la chasse aux sorcières dans l’administration publique avec la mise à l’écart à l’occasion des conseils des ministres de centaines de cadres réputés proches de l’Opposition ;
– Le recours récurrent aux forces armées pour des tâches de maintien de l’ordre pour lesquelles elles ne sont pas préparées en vue de mâter l’Opposition et les mouvements sociaux ;
– L’interdiction autoritaire et brutale de l’exportation des bois en grumes ;
– L’instauration intempestive de la journée continue du travail, etc
Monsieur André Mba Obame a fait part de ses vives préoccupations sur les conséquences politiques, économiques et sociales résultant de l’action du nouveau pouvoir au Gabon. En conclusion de cette analyse de la situation qui prévaut dans notre pays, il a estimé que « …si ça continue on va au coup d’état avant la fin de l’année. Un coup d’état à la nigérienne ».
Le Secrétaire Exécutif a surtout indiqué que l’opposition fait tout pour calmer le jeu en évitant le recours à des moyens d’action qui offrirait au pouvoir le prétexte à une répression sanglante.
L’Union Nationale estime que l’on ne peut tirer de tels propos la conclusion que le Secrétaire Exécutif ou son parti projette de perpétrer un coup d’état, d’autant moins que l’analyse d’une situation ne la crée pas. La responsabilité de l’Opposition n’est-elle pas d’analyser, de critiquer, voire de prévenir des situations potentiellement explosives ? Mieux vaut prévenir que guérir dit l’adage populaire.
Du reste, les situations que Monsieur André Mba Obame dénonce ne sont créées ni par lui ni par l’Opposition.
L’exploitation tendancieuse qui est faite des propos du Secrétaire Exécutif est une pure intoxication et une manipulation dangereuse. Elle viserait à rechercher des motifs pour piéger l’Opposition en lui imputant la violence, pour mieux la retourner contre elle avec les moyens de la force publique. D’ailleurs, le conseil des ministres et les déclarations des autorités publiques ont commencé à proférer des injures, des menaces et des intimidations à l’encontre des leaders de l’Opposition pour préparer l’opinion. Toutes choses qui visent à la prise des mesures privatives de liberté en vue de décapiter l’Opposition et éteindre toute forme de débat démocratique dans notre pays. L’Union Nationale prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur cet état de fait.
L’Union Nationale dénonce le lien que le pouvoir voudrait établir entre cette affaire et sa reconnaissance de plein droit conformément aux dispositions de l’article 17 de l’article 24/96.
L’Union Nationale, qui tient à la vie de chaque Gabonais, n’a pas le temps pour la polémique stérile. Elle appelle ses militants et sympathisants à éviter ce piège connu de tous. Elle les exhorte à faire preuve de détermination, de bon sens, et à agir conformément au noble projet de regrouper les forces de l’Opposition en vue de parvenir à l’alternance au pouvoir par les voies démocratiques et pacifiques.
L’Union Nationale assure le Secrétaire Exécutif de sa confiance, de sa solidarité et de son soutien. En dépit des effets d’annonce, le tapage médiatique organisé autour de cette affaire est en réalité une manœuvre politicienne destinée à distraire le peuple gabonais de ses nombreux problèmes quotidiens qui sont faits de misère, de précarité et d’insécurité. Je vous remercie.
Pierre Claver Zeng Ebome
Vice-président de l’Union Nationale »