Après une semaine de grève déclanchée le 10 mars 2010 par les étudiants de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM), en solidarité aux 43 autres exclus par décision du conseil de discipline, en sa séance du 9 mars, la situation est revenue à la normale au sein de l’Université.
Ces étudiants, tous garçons et étudiants en Faculté des Sciences, en dehors d’Alain Madoungou qui est à l’Institut agronomique, ont été coupables d’un ensemble de comportements répréhensibles, notamment l’inconduite, la brimade, les violentes et sévices corporels et moraux sur les nouveaux bacheliers.
Selon la décision de ce conseil de discipline, qu’avait présidé le recteur de l’USTM, Isaac Mouaragadja, les étudiants : Roger Asseko Asseko ; Alphonse Bidzang Same ; Asthon Babert Bou Ndzanga Tsosso ; Phincky Boungoungou Bangadi ; Alain Madoungou ; Mandzoundou Mbomo ; Cédric Mbouity Poaty ; Edgard Elie Mboubouyit ; Nancy Moungueka Toko et Simon Arnaud Mve Ba ont été exclus de deux ans avec inscription au dossier boursier et perte définitive du bénéfice des œuvres universitaire.
Quant à Ewing Muller Bebeto Allogo Thomo, Walter Fiacre Bedounguinzi, Clodrey Bekale, Aldrick Bibaye, Bervan Deckster Biteghe Mba, Dan Shirley Boulingui Ngandi, Hugues Boulingui Sangou, Terry Gaylord Demba, Rostand Junior Evina Ella, Fulgence Ibounga Ibouily, Kabila Abolhot, Love Lubin Koussou, Anicet Maloupazoa Siwaya, Ulrich Mbana Mbana, Abraham Michaud, Landry Arnaud Mombo, Jim Randy Ngassa Abongo, Franck Etoile Nguema Abogho, Paul Alvyn Nguéma Moure, Luc Armel Nkala Mfoulou, Brice Mexan Nkizogo Nze, Juldas Nzazou Mboumba, Noviss Fernand Nziengui, Roland Paka Leombe , Urbain Gaël Yakouya Moubamba et Jean Léon Zué Ondo, ils ont eu suppression du bénéfice des services des œuvres universitaires pendant deux ans.
La dernière exclusion pendant 15 jours concernait les étudiants Aziz Diby Ngoma Mapangou, Lee Rodrigue Mabadi Mapoma, Davy Mbadinga Mbadinga, Steeve Mfa Ovono, David Mintsa Menie, Simon Pierre Pambo et Igor Sangongoye Ossiba, en dehors d’Alain Madoungou qui est étudiant à l’Institut agronomique, tous sont en faculté des sciences. Préoccupé de la situation, le ministre en charge de l’Enseignement supérieur (…), Séraphin Moundounga, s’est rendu sur place afin d’apaiser les esprits.
Aussitôt arrivé, M. Moundounga s’est entretenu avec les différentes parties pour se rendre compte de l’ampleur de la situation.
Au sortir de toutes ces différents entretiens et témoignages, le ministre a jugé légitime la décision du conseil de discipline, et a pris le taureau par les cornes, en convoquant une grande assemblée générale devant laquelle les étudiants coupables étaient appelés à venir, non seulement reconnaître les faits qui leur ont été reprochés, mais surtout demander pardon publiquement.
En présence du gouverneur de province, Bertrand Moundounga, 38 étudiants, en dehors des lettres adressées au recteur pour lui présenter les excuses, se sont manifestés publiquement pour demander pardon au bureau du conseil de discipline et ont tous reconnu les faits. ’’Je le jure, je ne vais plus jamais me retrouver dans une telle situation jusqu’à la fin de mes études. Je suis votre enfant, veuillez accepter mes excuses et je vous demande pardon’’, a réitéré un étudiant.
Au sortir de cette assemblée générale, un ensemble de mesures ont été de nouveau prises de nature à préserver les intérêts des étudiants qui sont victimes d’un ensemble d’actes de violence, et à faire en sorte que l’USTM demeure une université accueillante et attrayante. ’’Ces étudiants, certes, ont été auteurs d’un ensemble de comportements répréhensibles, mais puisqu’ils ont demandé pardon et reconnu les faits, nous avons essayé d’examiner les voies et moyens de leurs accorder une nouvelle chance, de les observer, de les suivre, non seulement à l’USTM pendant qu’ils apprennent, mais de les suivre dans la vie de tous les jours’’, a indiqué le ministre.
Toutefois, les 38 étudiants qui ont demandé pardon et qui ont reconnu les faits qui leur ont été reprochés, en attendant que leurs cas soient de nouveau présentés et examinés en conseil de l’université qui se tient ce vendredi, ont été invités à libérer le campus universitaire. Par contre, pour les autres étudiants qui n’ont pas présenté les excuses, leurs dossiers devront faire l’objet de poursuites judiciaires, et ne pourront plus mettre pied à l’université tant que la justice ne se sera pas prononcée sur leur cas.
Par ailleurs, le ministre et les membres du conseil de discipline ont également pris d’autres mesures, notamment la réorganisation de la cité universitaire. Dans ce processus, il a été demandé au directeur du Centre des œuvres universitaires (COU) de procéder au remplacement immédiat du chef de service de la cité universitaire. Une commission de suivi de toutes ces mesures, composée du recteur et tous les chefs d’établissements attachés à l’USTM, a été mise en place, elle devra de temps en temps faire le point et rendre compte à la tutelle. La reprise immédiate des cours dans l’ensemble des établissements qui composent l’USTM.
A terme, selon le ministre, il faudra créer une police universitaire, les modalités de la création de cette unité devront faire l’objet de débat au cours des prochains Etats généraux de l’éducation.
’’L’objectif recherché, aussi bien pour les enseignants que le personnel d’encadrement, c’est que tous les étudiants qui viennent à l’USTM puissent sortir avec un diplôme mérité, de sorte que rendu sur le marché du travail, ils constituent un maillon suffisamment bien outillé pour participer à l’effort de construction du pays’’, a indiqué le ministre. ’’Je suis très satisfait de l’approche pédagogique du ministre. Il a utilisé une stratégie qui a fait en sorte que tout le monde puisse se reconnaître. Je pense que cela va concourir à la sérénité au sein du campus’’, a apprécié le professeur Paul Mackanga, au sortir de la réunion.