Face à la procédure de redressement judiciaire déclenchée par l’Etat, le repreneur chinois de Plysorol, François Wu, a indiqué à la presse française le 24 mars qu’il comptait abandonner deux des trois sites français de production de la société. Cette démarche confirme les suspicions qui pèsent depuis plusieurs mois sur une opération visant à sacrifier les sites français de production pour mettre la main sur les concessions forestières au Gabon.
Les intentions du repreneur chinois de Plysorol se confirment. La société française de contreplaqué vient d’être mise en redressement judiciaire par l’Etat français sur demande de l’URSSAF qui accuse de lourds arriérés dans le versement des cotisations sociales, et François Wu a commencé a dévoilé ses plans.
Face à cette situation, le ton est donné pour le repreneur chinois qui déplore que «le rôle de l’Etat est d’arranger la situation, d’échelonner les paiements, mais nous n’avons pas eu de propositions dans ce sens», ajoutant enfin «à quoi cela servirait-il de payer si le redressement est ouvert ?».
Autrement dit, il serait prêt à abandonner deux des trois sites de production, dont les centaines d’employés sont aux abois depuis plusieurs mois. «La situation ne peut pas durer» et sous réserve d’autorisation du tribunal de commerce, «nous sommes ouverts à toute proposition visant à la reprise de sites», a déclaré François Wu. Ce sont les sites de Magenta et de Fontenay-le-Comte qui sont visés.
«Nous sommes totalement opposés à cette démarche ! Nous voulons juste le redressement judiciaire afin de repartir sur de bonnes bases avec un autre repreneur», répond Marie-Christine Malet, secrétaire du comité central d’entreprise.
Les délégués syndicaux sont unanimes, le repreneur chinois veut sacrifier les sites français pour mettre la main sur les concessions forestières de la société au Gabon. Raison pour laquelle les millions d’euros d’investissements promis il y a un an ne sont jamais venus.
«La direction reconnaît investir 20 millions d’euros au Gabon, où Plysorol détient une forêt de bois Okoumé, mais dans une usine d’Honest Timber, une autre des filiales du groupe, au lieu de renforcer l’usine gabonaise de Plysorol. Avec, en arrière-pensée, d’arrêter le déroulage des grumes en France, et de transférer nos machines dans l’usine africaine d’Honest Timber», avait dénoncé Michèle Lemazurier, secrétaire FO du Comité d’entreprise.
«Il n’a pas le droit de faire ça ! Nous ne le laisserons pas prendre les actifs de Plysorol», lance encore Marie-Christine Malet.
Leader du contreplaqué en Europe, le français Plysorol emploie 500 personnes en France et autant au Gabon. La société avait connu des difficultés entraînant sa reprise en avril dernier par le groupe chinois Guaho Zhang.
Publié le 25-03-2010 Source : Ouest-France.fr Auteur : Gaboneco