Dans le cadre des préparatifs du cinquantenaire de l’indépendance du pays, le Premier ministre, Paul Biyoghe Mba, a reçu le 23 mars à Libreville les dirigeants de la Société de valorisation des ordures du Gabon (SOVOG) pour planifier le «grand nettoyage» de la ville avant le 17 août prochain.
Sommé par le chef de l’Etat d’accélérer les préparatifs du 17 août, qui marque cette année le cinquantenaire de l’indépendance du pays, le Premier ministre, Paul Biyoghe Mba, a planifié avec le directeur général de la Société de valorisation des ordures du Gabon (SOVOG) les mesures d’urgence susceptibles de redorer l’image des principales villes du pays.
Le directeur général de la SOVOG, Laurent Traoré Mantion, a sollicité à cet effet que l’Etat puisse régler les problèmes d’accès aux sites et la mise à disposition d’un nouveau terrain pour entreposer et traiter les ordures face à la «saturation totale» du site de Mindoubé.
Il a également fustigé l’indiscipline des citoyens gabonais qui peinent encore à respecter les heures de dépôt des ordures ménagères, ce qui serait, selon Traoré Mantion, la principale cause de persistance de l’insalubrité dans les principales villes du pays.
Mais face à l’impératif de délais et pour sensibiliser les Gabonais, le Premier ministre a solliciter le maire de Libreville pour organiser le nettoyage de la ville, en procédant notamment à la pré-collecte dans les quartiers enclavés où les camions de la SOVOG n’ont pas accès.
«Il va falloir que la mairie s’appuie sur les associations de jeunes pour cette pré collecte qui consiste à amener les déchets vers les bacs à ordures. Mais un autre problème se pose, celui de la discipline des populations, c’est-à-dire de l’éducation civique, compte tenu du fait que les populations ne respectent pas les heures de dépôts de leurs ordures», a expliqué le maire Ntoutoume Emane, qui a par ailleurs annoncé la diffusion d’émissions de sensibilisation à la radio et la télévision.
«Il faut alors prendre le taureau par les cornes et s’organiser pour ramasser les ordures depuis les quartiers les plus difficilement accessibles à ceux qui le sont. Il faut donc tout faire pour que les caniveaux soient curés, que les ordures soient ramassées correctement. Qu’il n’y ait plus d’immondices à tous les coins de rues, que les Gabonais vivent dans une ville agréable où l’air n’est pas dicible comme c’est le cas en ce moment», a martelé le Premier ministre.
Sur le long terme a également été abordé l’avancement du projet de construction d’une unité de traitement des déchets, dont l’Etat étudiait depuis 2002 les modalités préalables.
«Nous allons prendre des mesures nécessaires pour que d’une part un décret d’utilité publique soit pris très rapidement, conférant officiellement cette zone-là à SOVOG. Et nous allons prendre des dispositions dans le cadre du budget 2010 avec le ministère de l’Habitat pour que les populations qui logent autour de cette zone soient dans les conditions les plus humaines et les plus citoyennes possibles, déplacées et relogées avec les commodités nécessaires», a enfin annoncé Paul Biyoghe Mba.
Peuplée de seulement 800 000 habitants, Libreville peine à entretenir un taux de salubrité viable et de nombreux quartiers croulent encore sous les tas d’immondices, faute de voies d’accès, faute de bacs à ordures, faute d’organisation et certainement aussi, faute de civisme.