Le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) va lancer, au Gabon dans les tout prochains jours à travers une enquête, une opération de collecte, d’analyse et de diffusion des données démographiques actualisées portant, en particulier, sur la fécondité, la planification familiale et la mortalité ainsi que sur la santé de la mère et de l’enfant.
L’enquête démographique et de santé du Gabon (EDSG) que va lancer l’UNFPA dans les tout prochains jours intervient après celle menée en 2000. Dix ans après, aucune opération de collecte des données de grande envergure n’a plus été réalisée dans le pays. Il s’agira donc, à travers cette étude, d’actualiser les indicateurs nationaux, aujourd’hui moribonds. Une situation qui n’a pas permis jusque-là d’évaluer les politiques et programmes mis en place par le gouvernement pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.
En effet, la réalisation des enquêtes démographiques et de santé est devenue un exercice institutionnalisé que le Gabon conduit avec l’assistance technique des partenaires techniques et financiers, notamment le Fonds des Nations unies pour la population depuis plusieurs années. Au terme de celle-ci, l’EDSG doit fournir des informations sur la population et sur la santé, significatives au niveau national et au niveau des milieux de résidence et au niveau régional. Les données de l’EDSG sont comparables à celles d’enquêtes similaires réalisées dans de nombreux autres pays en développement et permettent donc des comparaisons internationales.
Selon un communiqué de l’UNFPA transmis à notre rédaction, les informations collectées au cours de cette opération seront utilisées par les autorités gabonaises pour évaluer la situation démographique et sanitaire du pays et permettront aux partenaires de développement de mieux accompagner les efforts du gouvernement dans sa politique de développement. Le coût global de l’opération s’élève à 19 milliards de francs CFA.
Le gouvernement s’est engagé à débloquer une somme de 600 millions de francs CFA. L’UNFPA, la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds Mondial de lutte contre le Sida, l’Unicef, l’Onusida et l’OMS apporteront une contribution financière de l’ordre de 480 millions de F CFA, dont 300 millions de F CFA pour la BAD et 100 millions pour l’UNFPA.
’’Je tiens à saluer l’engagement du gouvernement (…) qui a compris l’importance de cette enquête et investit dans cet effort afin d’obtenir rapidement des données fiables qui permettront d’orienter les programmes de développement pour l’avenir du pays (…)’’, s’est réjouit David Lawson, directeur de l’UNFPA au Gabon dans un communiqué qui annonce par ailleurs une rencontre sur le sujet ce mercredi en début d’après-midi entre les autorités gabonaises en charge de la question et les bailleurs de fonds.
En effet, cette rencontre devra déterminer les modalités de gestion technique et financière et le calendrier relatif au lancement de cette enquête qui durera un an. Le démarrage de cette étude n’est possible que si les ressources financières nécessaires à sa réalisation sont mobilisées, a précisé M. Lawson. A ce jour, plusieurs enquêtes de ce genre ont déjà été réalisées au Gabon. La plus récente, celle de 2000, avait mis en évidence des indicateurs de bon niveau, en particulier en ce qui concerne le suivi prénatal des femmes, il était donc indispensable que les efforts fournis se poursuivent. Sur le plan de la fécondité et de la planification familiale, par exemple, les résultats de cette enquête avaient montré qu’au Gabon, la fécondité, tout comme la stérilité primaire, avaient baissé au cours des dix dernières années.
De même, ces résultats avaient mis en évidence une activité sexuelle précoce, et souvent en dehors de toute union, surtout chez les jeunes filles dans un contexte de faible prévalence de la contraception moderne, qui aboutit très souvent à des grossesses non désirées et donc à des avortements clandestins, principale source de stérilité secondaire chez les jeunes filles.
