L’industriel chinois Guohua Zhang, qui s’était porté acquéreur en avril dernier du leader français du contreplaqué Plysorol, a été interpellé le 25 mars à Libreville par les autorités locales pour faux, usage de faux et emploi de clandestins. En France, la société est sur le point s’être mise en redressement judiciaire et les employés accusent le repreneur chinois d’avoir monté une opération visant à mettre la main sur les concessions forestières du groupe au Gabon.
Les employés du groupe Plysorol n’en ont pas fini avec le casse-tête chinois qui plonge la société dans le chaos depuis sa reprise il y a un an par Guohua Zhang. Sur le point d’être mis en redressement judiciaire pour des arriérés de plus de 300 000 euros à l’URSSAF, le leader français du contreplaqué qui emploie 500 personnes en France et autant au Gabon vient de recevoir un nouveau coup dur, avec l’arrestation à Libreville du repreneur chinois.
De sources policières à Libreville, l’industriel chinois Guohua Zhang aurait été interpellé le 25 mars à l’aéroport de Libreville et serait actuellement en détention à la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) pour détention de faux passeport.
Détenteur de la sa société d’exploitation forestière Honest Timber au Gabon, il avait également mis la main sur les deux filiales gabonaises du groupe français Plysorol en avril dernier, alors que la société connaissait de grosses difficultés financières. Il avait alors promis de lourds investissements, qui depuis un an tarde à venir et les semaines de chômage partiel se succèdent sur les trois sites de production français.
La semaine dernière, il a annoncé qu’il pourrait se séparer de deux des usines françaises employant plusieurs centaines de personnes. Une décision qui confirme les craintes des employés qui soupçonnent depuis plusieurs mois le repreneur chinois de vouloir sacrifier les sites français pour mettre la main sur les centaines de milliers d’hectares de forêts détenus par le groupe au Gabon.
«Cela ne fait que confirmer les doutes qu’on a sur lui. On se pose des questions sur l’opacité dans les comptes de Plysorol depuis des mois. Et voilà que l’actionnaire a été arrêté… », réagit Marie-Christine Malet, la secrétaire du comité d’entreprise de Plysorol.
La justice avait justement ordonné dans un jugement récent à la direction de l’entreprise de livrer les documents comptables demandés par le comité d’entreprise sous peine de 1 500 euros d’astreinte par jour de retard. Mais le délai d’une semaine a expiré et les documents n’ont toujours pas été donnés.
Le directeur général de Plysorol Europe SAS, François Wu, a lui réagi à cette nouvelle en évoquant «un complot» et «une affaire économique et financière» menée à l’encontre de «cinq entreprises chinoises».
A Libreville, certaines sources affirment par ailleurs que l’interpellation pour détention de faux passeport serait un prétexte pour interpeller l’industriel chinois qui serait en contentieux avec d’influents hommes d’affaires gabonais.