Le ministère de la Communication a publié le 26 mars un communiqué pour dénoncer les conditions de rachat des actifs africains du groupe Zain, dont Zain Gabon auquel l’aval du gouvernement n’aurait pas été donné pour cette opération.
Confusion et perplexité à Zain Gabon, l’opérateur de téléphonie mobile leader du pays, depuis la publication dans la soirée du 26 mars d’un communiqué du ministère de la Communication fustigeant le rachat des actifs africains du groupe par l’indien Bharti Airtel.
«Suite à l’achat des actifs africains du GROUPE Zain par l’opérateur Indien BHARTI AIRTEL pour 4 125 milliards de francs CFA, (…) le Gouvernement gabonais désapprouve cette opération suite à l’inobservation par Zain-Gabon des dispositions réglementant l’activité des télécommunications en République Gabonaise et du non respect du cahier des charges de la licence GSM l’autorisant à opérer dans la téléphonie mobile au Gabon», stipule le communiqué.
La licence octroyée par le gouvernement à un opérateur de téléphonie mobile inclurait en effet un droit de regard sur d’éventuelles ventes ou rachat de la société. Une clause qui n’est appliquée sur le terrain que dans des conditions très particulières, le plus souvent quand l’identité et les activités de l’acquéreur demeurent opaques. Or l’acquéreur des actifs africains de Zain n’est autre que l’indien Bharti Airtel, un des plus gros opérateurs des télécommunications dans le monde.
Mais le ministère de la Communication estime qu’«avec plus de 60% des parts de marché des mobiles en République Gabonaise, toute offre d’achat de cet opérateur est de nature à déstructurer ce marché sur lequel est traité l’essentiel des communications».
Du côté de Zain Gabon, on nage entre perplexité et confusion, d’autant que le ministre de la Communication, Laure Gondjout, serait au courant de cette opération depuis plusieurs semaines et n’aurait jamais manifesté auparavant la possibilité d’un quelconque veto à celle-ci.
Les responsables de Zain Gabon s’apprêtent donc à rencontrer le ministre de tutelle dès le début de semaine prochaine afin de mettre en exergue les avantages que représentent ce rachat pour le Gabon, en tête desquels l’amélioration des services et la baisse des tarifs, par ailleurs récemment réclamée par le régulateur.
Des discussions qui doivent permettre de dénouer la situation, car en l’état actuel des choses, «le Gouvernement se réserve le droit, à partir de cet instant, de prendre, à titre conservatoire, toutes mesures qu’il jugera nécessaires», conclu le communiqué.
Le rachat des filiales africaines de Zain par Bharti Airtel, selon certaines sources, devrait insuffler un nouvel essor à l’opérateur déjà florissant, et lui permettre de réduire ses tarifs, améliorer sa technologie et renforcer ses investissements.