Le député du parti démocratique gabonais (PDG), Jacques Adiahénot, qui est resté longtemps en retrait de la vie politique, a réaffirmé vendredi dernier son appartenance à ce parti politique, au cours de la célébration en différé du 42ème anniversaire de cette formation politique dans le 4ème arrondissement de Libreville.
Jacques Adiahénot est sorti de son silence. Vendredi dernier, au cours de la célébration en différé du 42ème anniversaire du parti démocratique gabonais (PDG), le député du 4ème arrondissement de Libreville est apparu à la fois offensif et un peu amer. Devant une foule enthousiaste, l’homme a réaffirmé son appartenance au PDG, voulant ainsi lever le voile sur le doute qui planait au sujet de son positionnement politique. Non sans fondement.
Des mois durant, le hiérarque de la plus grande formation politique du pays resté muet sur ses vraies intentions politiques, donnant libre cours à toutes les rumeurs sur son camp politique. Il était presque en retrait par rapport à son parti depuis le décès du président Omar Bongo Ondimba.
D’ailleurs, il a reconnu lui-même, vendredi n’avoir pas soutenu le candidat investi par sa formation politique, Ali Bongo Ondimba. Avec lequel il dit n’avoir aucun problème, mais s’était refusé de cautionner les actes posés par certains cadres du parti, ceux-là qu’il a qualifiés des rats et qui veulent prendre le PDG, que lui Adiahénot a sauvé du naufrage en 1990, en otage.
Il est allé même plus loin, révélant courageusement qu’il fréquente le président de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD), Zacharie Myboto. Qu’est-ce que ces deux hommes, aux convictions politiques apparemment opposées, peuvent se dire à une phase critique de la vie politique nationale? Certes, le positionnement politique ne doit pas se réduire aux relations personnelles que les uns et les autres peuvent avoir, au nom de la famille ou de l’unité nationale, comme l’a justifié lui-même Jacques Adiahénot.
Mais la période était tellement sensible qu’une accointance entre hommes des bords idéologiques différents pouvait donner lieu à plusieurs interprétations, surtout à ce niveau de responsabilité. Sous d’autres cieux, on parlerait aisément “d’intelligence avec l’ennemi”. Le terme ennemi étant impropre puisqu’il s’agit de Gabonais comme lui-même le rappelle, d’aucuns diront alors “intelligence avec l’adversaire”, sinon, avec l’opposition au moment où celle-ci ne rate aucune occasion pour s’en prendre à son camp politique.
Mais ce n’est pas tout. L’ancien ministre visiblement remonté pour avoir été accusé de traîtrise, s’en est pris, sans ménagement, à certains hiérarques du parti qui, semble-t-il, avaient quitté le bateau PDG avant de revenir. Et qui seraient, selon lui, à l’origine de ces malheurs ainsi que ceux de nombreux autres cadres et militants du parti au pouvoir. Il s’étonne que ce soit justement cette catégorie de personnes qui veulent s’accaparer l’appareil du parti, en utilisant des méthodes peu conformes à la discipline de la formation politique.
Jacques Adiahénot est alors sorti de ses gonds, promettant d’effectuer très prochainement sa rentrée politique, au cours de laquelle il dirait ses ‘’vérités’’. Il dit ne pas comprendre que des gens qu’il a vu venir au parti, alors qu’il était secrétaire général du PDG et donc, la 3ème personnalité du pays à l’époque du monopartisme, puissent aujourd’hui bomber le torse contre sa personne. Il n’est pas mauvais, en soi, pour le député du 4ème arrondissement du PDG d’avoir éclairci son positionnement politique. Mais il donne l’impression d’avoir été contraint à cet exercice. Il semblait déjà se complaire de l’ambiguïté politique dans laquelle il voguait depuis de longs mois. Le député s’est vu obligé de sortir de sa réserve. Il s’est mis dans une position défensive, utilisant un ton agressif pour réaffirmer son appartenance au PDG. Ce qui conforte ses militants et électeurs, et fixe sur son réel positionnement et ses ambitions. L’avenir nous en dira plus.