4 jours après l’annonce de sa prétendue démission du Parti démocratique gabonais (PDG), Jacques Adiahénot, a réitéré sa fidélité au parti au pouvoir, à l’occasion de la célébration en différé du 42e anniversaire du parti le 27 mars au 4e arrondissement de Libreville. Si cette sortie a rassuré les partisans du hiérarque du PDG, elle ne lui assure pas pour autant un avenir politique doré au sein de cette formation bien décidée à faire peau neuve.
Le suspense n’aura duré que 4 jours, Jacques Adiahénot a levé l’équivoque sur son destin politique. Annoncé démissionnaire le 23 mars, l’ancien secrétaire général du parti a réaffirmé publiquement et solennellement, le 27 mars, son appartenance au Parti démocratique gabonais (PDG). Le député du 4e arrondissement a choisi la célébration en différé du 42e anniversaire du parti pour réitérer son ancrage au parti au pouvoir.
Au cours de cette manifestation, organisée comme par hasard dans son fief électoral du 4e arrondissement, Jacques Adiahénot, entouré du secrétaire général adjoint du PDG, Emmanuel Nze Bekale, et des hiérarques du parti, a déclaré : «je reviens sur la scène politique et nous allons nous regarder dans les yeux». Un défi probablement à l’adresse de ceux qui, au sein du parti, ont organisé «l’affaire de sa démission». A l’endroit de ses partisans il a déclaré : «pensez-vous que je peux sortir par la fenêtre sans vous donner les raisons réelles de mon départ ?».
Si la montée au créneau de Jacques Adiahénot met fin à la polémique de sa prétendue démission, elle n’apure pas pour autant le malaise perceptible au sein du PDG. La foire d’empoignes à laquelle se livrent certains de ses membres, suggère que le 10e congrès du parti, censé régler les dissensions nées de la dernière présidentielle, n’a pas réussi à souder les fissures de la maison PDG.
En effet, même si le parti n’a pas exclu les camarades qui n’ont pas soutenu «dès la première heure le candidat du parti» comme le souhaitaient les «nouveaux faucons» du « nouveau PDG », l’essentiel de la vieille garde du président fondateur a été subrepticement écarté des instances dirigeantes du parti. Elle fait désormais office de chrysanthème pour la base électorale du PDG dans le cadre des futures échéances électorales.
Beaucoup de ces « camarades de la première heure » ne sont plus que de simples membres du parti, c’est le cas notamment de Jacques Adiahénot, ancien secrétaire général du PDG dont le nom a été simplement biffé de la liste des effectifs du bureau politique du parti. Or, pour les investitures des candidats aux élections, la priorité a toujours été accordée aux barons et membres du bureau politique du parti.
En réaffirmant son ancrage au PDG, Jacques Adiahénot a choisi en homme libre de servir son parti en tant que simple militant. Mais si demain le parti ne l’investissait pas pour les prochaines législatives, acceptera-t-il la décision du parti ou se présentera-t-il en indépendant pour sa survie politique ?
Une chose est certaine, le « nouveau PDG » veut tourner la page, notamment celle des pères fondateurs et des compagnons du président fondateur. Le chiisme entre les anciens et la nouvelle garde est amorcé et la bataille des investitures pour les prochaines consultations électorales déterminera l’ampleur de dégâts. Mais les «nouveaux faucons» ont un avantage certain sur les militants de la première heure.