Aux abois depuis la reprise de la société par l’actionnaire chinois Guohua Zhang, les employés français de Plysorol affirment avoir découvert les plans de «pillage» de la société qu’avait préparé le repreneur chinois.
Rien de va plus à Plysorol ! Le piquet de grève sur les trois sites de productions s’est redirigé vers le tribunal de Lisieux où doit être décidé du placement ou non de la société en redressement judiciaire. La meilleure option pour les 450 salariés de la société qui cumulent semaines de chômage partiel et arriérés de salaires depuis la reprise par l’actionnaire chinois en avril dernier.
Les employés affirment aujourd’hui être en possession de documents prouvant que le directeur général de Plysorol France, François Wu, aurait «essayé de transférer une partie des actifs de l’entreprise, vers une société gabonaise ‘fantôme’» et aurait préparé «un contrat de vente de l’entreprise, en date du 25 janvier 2010».
L’actionnaire Guohua Zhang qui a racheté l’entreprise il y a un an en promettant de gros investissements et le maintien des emplois, a été interpellé le 25 mars dernier au Gabon et a interdiction de quitter le territoire gabonais jusqu’à nouvel ordre.
Depuis qu’il a repris Plysorol, le groupe chinois «cumule les impayés auprès de ses fournisseurs. Elle accuse aussi de lourds retards dans le paiement des cotisations Urssaf, mutuelle et prévoyance», souligne le délégué syndical de Force ouvrière, pour un préjudice de près de 10 millions d’euros.
Les commandes ont été annulées par le directeur général, les salaires de mars n’ont pas encore été versés et le 26 mars dernier, le tribunal de commerce de Lisieux a demandé un délai avant de rendre sa décision. Les salariés espèrent aller au redressement judiciaire pour permettre aux repreneurs potentiels de se positionner.
«Plysorol vivra» scandent les ouvriers avec espoir, mais dans les yeux se lis le désespoir de nombreux chefs de familles qui ne savent pas s’ils conserveront leur emploi.
«Ce qui intéressait M. Zhang, ce sont les 500 000 hectares de forêt de Plysorol au Gabon qu’il gère depuis dans la plus grande opacité, au détriment de la biodiversité et des salariés de l’entreprise, car il envoie directement le bois en Chine», affirme le responsable de l’ONG écologiste Robin des Bois, Jacky Bonnemains.