Suite à sa dernière visite au Gabon, la Confédération africaine de football a émis des réserves quant à la capacité de Libreville d’organiser la prochaine Coupe d’Afrique. Un ultime rendez-vous a été donné au mois de mai pour faire le point.
La Confédération africaine de football (CAF) est inquiète. Le Gabon, qui doit organiser la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2012 conjointement avec la Guinée équatoriale, a pris du retard dans la construction de ses infrastructures, en particulier à Franceville.
Lors de la troisième visite des inspecteurs, le 24 mars, le vice-président de la CAF, le général Seyi Mémène, a établi ce constat cinglant : « La CAN doit se dérouler au moment voulu dans des conditions requises, qui ne sont pas remplies. » Concernant le stade de Franceville, « rien n’a changé, nous avons vu ce que nous avons vu lors de notre dernière visite il y a 18 mois, » a-t-il fait remarqué au micro de RFI. En mai, une quatrième et dernière visite, aux allures d’ultimatum pour Libreville, est prévue par la CAF.
Le ministre gabonais des Sports, René Ndemezo’o Obiang, n’a pu qu’accréditer les propos de Mémène. « Compte tenu d’un certain nombre de facteurs […], nous savons que nous avons accusé un certain retard dans la réalisation de nos infrastructures », a déclaré René Ndemezo’o Obiang à l’antenne de la télévision publique RTG1.
« La Guinée équatoriale veut récupérer la CAN »
Ces « facteurs » seraient, d’après le site d’information Gaboneco, avant tout d’ordre économique : « Selon des sources proches du dossier, c’est le décaissement des fonds [prestataires impayés, ndlr] qui serait à l’origine du retard pris dans ces différents chantiers, » peut-on lire sur le site.
Pour l’obtention de l’organisation de la CAN, la Gabon avait prévu de construire un stade de 40 000 places et un stade d’entraînement sur le site de l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) à Agondjé, de moderniser le stade Omar Bongo à Libreville et de restructurer le stade de Franceville en plus de construire un complexe olympique dans sa banlieue. Pour l’instant, seul le projet de Libreville est en bonne voie.
Ces retards cumulés n’effraient pas Laurent Baboulène, à la tête de CMN Strategy, en charge, avec la société de communication ACI (« Business Gabon », « Gaboneco »), de préparer le terrain médiatique et économique de la CAN-2012 au Gabon. « L’ensemble des partis, publics et privés, ont déclaré sur l’honneur que les travaux seraint prêts dans les temps, » avance-t-il avant de pointer du doigt l’autre pays organisateur, la Guinée équatoriale, qui voudrait, selon lui, « récupérer la CAN pour elle toute seule. »
D’après Laurent Baboulène, Malabo est indéniablement en avance sur la construction de ses enceintes sportives mais en retard dans sa stratégie de communication. Fritz Koum, correspondant de RFI au Gabon, constate également l’avance de la Guinée équatoriale, qui « pourrait accueillir la CAN seule » sans pour autant constater de rivalité entre les deux pays organisateurs.
A ce jour, le Nigeria apparaît en bonne voie comme un candidat possible pour remplacer le Gabon, en cas de décision de la CAF, mais toujours avec la participation de la Guinée équatoriale.
source: France 24