Le lycée de l’Alliance chrétienne Paul Ndoba de Bongolo (LACPN) est entre le marteau et l’enclume au regard des difficultés qui constituent un véritable goulot d’étranglement pour le bon fonctionnement de cet établissement scolaire situé dans la banlieue de la ville de Lébamba (sud).
Le plus grand établissement scolaire de la capitale départementale de la Louétsi Wano est confronté aux problèmes financiers liés au paiement irrégulier des frais d’écolage par certains élèves du lycée, la situation des professeurs vacataires dont la prise en charge constitue un véritable handicap sur le plan financier, même si paradoxalement leur présence est plus qu’indispensable au regard du déficit en personnel enseignant jamais comblé.
L’état de dégradation avancée des structures d’accueil du lycée est lié à l’absence de moyens financiers conséquents. Difficulté au cœur même du retard accusé dans la réalisation du projet fard de l’équipe administrative actuelle, notamment la construction d’un bâtiment dont l’objectif est d’abriter le C.D.I tant souhaité par tous.
Le remboursement de la dette CNSS étant actuellement la préoccupation fondamentale de l’équipe dirigeante du lycée, les responsables dudit établissement scolaire ont jugé utile de ne pas endetter davantage le Lycée en faisant préfinancer les travaux de construction du CDI par une entreprise privée dont le coût global des travaux avoisine les 20 millions de francs CFA. Ce qui donnera une dette de plus de 40 millions à rembourser Dieu seul sait en combien d’année pour un lycée sous perfusion depuis des lustres.
Le sort réservé aux agents du lycée appelés à tort « étrangers » par les populations « Louvanoises » qui, en cas de problèmes au lycée n’écoutent plus la voie de la raison mais celle des passions, de la xénophobie, de l’ « ethnophobie », comme s’il était inscrit au fronton du lycée de Bongolo : « Nul ne peut travailler en toute quiétude ici s’il n’est fils du coin ».
Situation déconcertante qui a failli déboucher sur le pire au mois de février dernier suite à la décision du conseil de discipline sanctionnant un élève pour agression sur son professeur de mathématiques, dont la présence, aujourd’hui dans ce lycée, est l’œuvre du Ministre des Travaux Publics, Flavien Nzengui Nzoundou et de la direction nationale, tous soucieux de ramener la paix et la sérénité au LACPN de Bongolo.
Les résultats du premier trimestre de cette année, ne sont guère reluisants, si l’on s’en tient aux tableaux récapitulatifs des résultats dans les deux cycles : moins de 50% de réussite.
Sur le chemin rude et escarpé qui mène à la perfectibilité, rien n’est assuré d’avance et pour Hermann Boutitou, le proviseur de ce lycée qui date de 1963 et qui compte cette année environ 900 élèves de la 6è en terminale, le tout n’est pas de demeurer dans un scepticisme et un fatalisme irréductibles.
L’espoir étant permis, le LACPN de Bongolo ne saurait sombrer dans les eaux fétides de l’archaïsme administratif et pédagogique dans lequel il évolue actuellement.
Par Jacques Jarele Sika