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«Je pourrais apporter ma pierre à la construction d’une pesse d’analyse, critique et objective», Linel Kouatsi Lendoye, nouvelle recrue de la BBC

Le journaliste gabonais, Linel Kouatsi Lendoye, ancien correspondant de la British Broadcasting Company (BBC) sur le territoire gabonais, collaborateur de l’agence de presse GABONEWS, lauréat du concours de recrutement  du média britannique, section francophone, a déclaré, au cours d’une interview accordée à GABONEWS que ce « succès couronne toutes ces années » qu’il a passé à la BBC et qu’il pourrait « apporter sa pierre à la construction de ce que souhaitent les autorités et tous les bords politiques, d’avoir une pesse d’analyse, critique et objectif » au Gabon.

GABONEWS (GN): – Linel Kouatsi Lendoye, à l’issue d’un concours international, vous venez d’être coopté pour officier au service français de la British Broadcasting Company (BBC), qui ouvre ses bureaux à Dakar. Pourriez-vous revenir sur les grandes lignes de votre parcours journalistique ?  
LINEL KOUATSI LENDOYE  (LKN): – Il faut dire que le succès  à ce concours couronne un peu toutes ces années que j’ai passé à la BBC. Je suis correspondant depuis bientôt dix ans pour la BBC, où j’étais pigiste. C’était donc en fonction de l’actualité que j’étais amené à collaborer avec ce média. Parallèlement, je travaillais pour Téléafrica, en tant que journaliste, rédacteur en chef. J’ai occupé des fonctions de directeur dans différents départements de la chaîne.

Au-delà de cela vous l’avez également souligné, j’ai été correspondant pour une agence de presse spécialisée dans l’économie, Reuters. En dehors de cela, j’ai également eu à collaborer avec le service anglais de Radio France Internationale (RFI), qui m’avait sollicité comme consultant lors des grands moments de l’actualité qu’ont été le décès du Chef de l’Etat, Omar Bongo Ondimba et les élections présidentielles.

D’autres médias qui avaient également besoin de mon analyse sur certaines questions économiques politiques, sociales ont également fait appel à mes services. Au delà de cela, il y a eu beaucoup d’autres choses que j’ai eu à faire pour me perfectionner et approfondir mes connaissances, notamment un stage au Etats-Unis, au département communication des Nations Unis, après concours survenu au Gabon.

Aujourd’hui, comme je le disais, c’est la BBC. C’est le couronnement  de toutes ces années certainement de professionnalisme que, je crois m’a caractérisé, et tout le travail que j’ai mené durant toutes ces années au Gabon.

GN : Quelles ont été  les difficultés rencontrées dans l’exercice de votre métier ?

LKL : – La quête de l’infirmation. Ai niveau du Gabon, lorsque l’on veut regrouper les informations, c’est souvent difficile, surtout lorsque l’on a à faire à des personnes placées à de hautes fonctions dans la République. On vous renvoie souvent au ministre ou au Chef  de l’Etat.

Il est souvent difficile de bénéficier d’une information et rendre vos papiers crédibles. C’est surtout cela l’écueil, mais fort heureusement, on réussissait à le surmonter en amenant les gens en essayant de les convaincre de la nécessité pour eux de répondre par rapport à ce qu’ils savaient, cela dans le souci d’équilibrer l’information de sorte que l’on ne pense pas que l’on fait la part belle à telle ou à telle partie.

GN : – En jetant un regard rétrospectif, pourriez-vous identifier les grands moments d’actualité qui ont marqué votre carrière de journaliste au Gabon ?

LKL : – Le double décès qu’a connu le Gabon au sommet de l’Etat. D’abord celui de la première dame, puis celui du Chef de l’Etat. C’était d’autant plus fort que cela a suscité un engouement international. Vous avez vu tous les médias qui ont déferlé au Gabon, parce que c’était l’incertitude de ce que serait le Gabon après la présidence d’un homme qui a marqué, pendant 42 ans, ce pays à tous les niveaux.

On pensait que le Gabon  allait basculer comme certains autres pays. Fort heureusement, les institutions sont fortes, et les Gabonais surtout méritent bien leur qualificatif d’être un peuple pacifique, épris de paix. On doit remercier le président Omar Bongo Ondimba d’avoir su impulser en chaque Gabonais le désir d’être en paix avec soi même et avec son entourage.  

GN : – Après dix années de correspondance pour la BBC au Gabon quelles sont les raisons qui vous ont motivé à candidater pour un poste de journaliste au sein du média britannique?

LKL : – Lorsque l’on est pigiste, on n’a pas réellement de contrat. C’est en fonction de l’actualité. Et puis on prend de l’âge, et on se dit que l’on aspire à de nouveaux horizons, de nouveaux challenges. Il fallait que je passe à une étape de correspondant pigiste à celle de journaliste plein qui travaille au desk, coordonne l’actualité.

Que ce soit BBC ou une autre radio d’envergure internationale. Et puis c’était aussi de montrer que les Gabonais peuvent s’exporter. Régulièrement dans ces médias, c’est souvent d’autres nationalités qui sont présentes. J’estime que quant on a du talent, quant on a de la compétence, on doit aussi faire valoir cette compétence à l’extérieur également. C’est comme participer à une Champion’s league pour les footballeurs. Au niveau des média, c’est notre Champion’s league à nous, il fallait chercher à se faire recruter par les meilleurs, et puis apporter du sien, et représenter valablement le pays d’où on est originaire.  

GN: – A Dakar, peut-on imaginer que vous continuerez à collaborer avec les média gabonais tels GABONEWS?  Quelles relations entretiendrez-vous  désormais avec eux ?

LKL : – Je crois savoir que le travail que je vais faire à la BBC n’est pas de tout repos. Il faudra travailler dur. Je crois que souvent, après le travail, je serai lessivé. Mais à ma manière, je verrai, lorsque j’aurai des opportunités ou plutôt un moment de répit, je pourrais essayer de collaborer avec certain des média locaux qui souhaitent ma contribution d’une quelconque façon. Sauf quant il s’agit de radio, pour que ça ne fasse pas un conflit d’intérêt, parce que je travaille déjà pour une radio. Quelle soit internationale ou pas, c’est une radio, donc d’autres support de diffusion, presse en ligne, ou écrite, on verra.

Je verrai comment participer à partir de Dakar, à l’éclosion du journalisme gabonais qui est professionnel à certains égards, même s’il y a encore beaucoup de journaux indépendants qui pèchent dans le traitement de l’information. Je crois que cela va  se corriger, et qu’à ma façon, je pourrais apporter ma pierre à la construction de ce que souhaitent les autorités et tous les bords politiques, d’avoir une pesse d’analyse, critique et objectif.  

GBN : – Le Gabon  affiche des ambitions en terme de communication, au regard des projets en cours, notamment en ce qui concerne le domaine de la formation des étudiants et des professionnels. Du haut de votre expérience, quel message  adresseriez-vous à ceux qui aspirent à emboiter vos pas ?

LKL : – Ne pas succomber à la tentation d’être orientés dans leur façon de travailler. Lorsque je dis « orienter », je dis aussi bien par les hommes politiques que par d’autres. Je crois qu’il faut être neutre. Le b.a.ba c’est d’être objectif.

L’objectivité nécessite que l’on ait toujours les deux parties. Une réaction de suite implique de solliciter la réaction de Y, et c’est au public de se faire sa propre opinion plus tard. Au moins, cela vous met dans une situation où vous n’avez pas de parti pris, même si vous pouvez avoir une sensibilité. Mais vous n’avez pas besoin que cette sensibilité  se ressente dans votre papier. Tout de suite, ce sont des jugements de valeur et vous êtes étiquetés d’être de tel bord, et ça déteint sur la qualité de votre analyse. Même si à certain moment elle peut être pertinente.

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