Le chef du service provincial du Commerce de l’Ogooué-Ivindo, Michel Magloire Eyéghé, a, au cours d’une réunion organisée vendredi dernier avec les commerçants, rappelé à nouveau ces derniers à l’ordre sur la nécessité pour eux de se mettre en règle pour exercer leur métier, tout en les prévenant des contrôles imminents qui seront effectués par ses agents.
De prime abord, M. Eyéghé a annoncé à ses interlocuteurs l’arrivée ce week-end, de responsables de la Direction générale du Commerce dont la mission sera d’animer un séminaire de deux jours, à l’intention du personnel du service provincial, lequel précédera la prestation de serment mercredi prochain dudit personnel au palais de justice de Makokou.
Il s’est ensuite livré, comme il le fait depuis un an, à un exercice de pédagogie à l’endroit des commerçants. A ce sujet, il dressé les différents contours des contrôles que ses agents seront amenés à effectuer sur le terrain, une fois régulièrement assermentés.
Ces derniers, a-t-il dit, auront un ordre de mission qui définira la durée et la zone de contrôle. Ces contrôles vont d’abord porter sur l’aspect documentaire, c’est-à-dire, l’acte de naissance de l’activité commerciale, qui est un dossier comportant une fiche circuit, qui remplace l’agrément de commerce.
Ensuite, il y aura un contrôle des stocks de marchandises, qui est, a-t-il relevé « assez sensible et particulier ». A ce propos, le chef de service a indiqué que les commerçants sont tenus de faire des stocks prévisionnels de trois mois « pour qu’il n y ait pas de manque ». Et ces stocks prévisionnels doivent être déclarés au service du commerce.
Ces stocks concernent les produits alimentaires et pharmaceutiques de première nécessité, dits génériques, et les pièces de rechange d’automobiles. M. Eyéghé a révélé que la rupture des stocks est interdite et peut conduire au retrait de l’agrément de commerce.
Il faut dire que certains commerçants font de la rétention des marchandises pour créer une pénurie artificielle en vue d’augmenter illégalement les prix.
Toujours en bon pédagogue, M. Eyéghé a recommandé aux commerçants de procéder à la protection de leur nom commercial. Ils doivent à cet effet constituer un dossier comportant justement la fiche circuit, lequel sera adressé au Centre de la protection intellectuel du Gabon (CPIG) à Libreville, qui l’enverra à son tour à l’Organisation africaine de la protection intellectuelle (OAPI) qui est basée à Yaoundé (Cameroun).
L’OAPI délivre au demandeur une sorte de diplôme qui lui permet d’exercer son métier pendant 10 ans sur l’espace regroupant les pays signataires de cette organisation avec le même nom commercial.
Des contrôles seront également effectués sur la marchandise vendue : date de péremption, contrefaçon et traçabilité, au cas où il y aurait une épidémie.
A l’issue de la réunion, le chef de service a averti qu’après un an de pédagogie, ses agents vont passer « peut-être pas automatiquement à la phase répressive mais nous allons essayer de commencer les contrôles pour voir si les commerçants observent toutes les recommandations, qui vont certainement déboucher sur le paiement des amendes au Trésor public ».
Sur 300 commerçants répertoriés à Makokou, il y a à peu près 1 /10è seulement qui a un dossier au service provincial du Commerce
Avant de reconnaître que les échanges ont été fructueux, il a fait savoir que le rôle de son service est de protéger et de promouvoir les commerçants et de veiller à ce que ces derniers respectent les textes qui régissent l’activité commerciale sur le plan national.
Les commerçants, au cours de la séance de questions-réponses qui s’en est suivie avec leur responsable provincial, n’ont pas manqué d’émettre des récriminations parfois sévères à l’encontre les différents services qui procèdent aux contrôles intempestifs dans leurs magasins. Ils ont également relevé l’imbroglio qui règne entre les compétences et les champs d’action du service du Commerce, de Concurrence, des phytosanitaires et de la municipalité.
Les participants aux débats ont émis le vœu que cette question soit tranchée par le premier responsable administratif de la province, c’est-à-dire le gouverneur.
Pour le président de l’association des acteurs économiques de l’Ogooué-Ivindo, Thierry Ndanga Mayassi, cette rencontre a été « tellement enrichissante » parce que plusieurs éléments qui déterminent le ministère du Commerce les échappaient dans l’exercice de leurs activités associatives et syndicales.