PARIS — 18H45 – FIN DE LA DEUXIEME JOURNEE. C’est la fin de notre direct. Le procès de Charles Pasqua continue mercredi avec le dossier Alsthom.
18H40 – POIGNEE DE MAIN – « Je voudrais dire à Philippe de Villiers que j’étais content de le voir ce soir et que je lui souhaite tout ce qu’on peut lui souhaiter ». Charles Pasqua et Philippe de Villiers se serrent la main et l’actuel président du MPF, dernier témoin de la journée, s’éclipse.
18H38 – PASQUA REPOND A VILLIERS. L’ancien ministre se lève et s’adresse à son ancien allié: « Je ne peux pas laisser partir Monsieur Villiers sans faire quelques précisions. Nous avions un engagement commun, une volonté de ne pas voir la France se dissoudre dans je ne sais quel conglomérat européen ». Les deux hommes se font face. « Pour en revenir à ce pacte de corruption qu’on me prête, je ne pouvais pas imaginer en 1994 que je serai amener à faire sécession avec le RPR pour rester fidèle à mes idées ».
18H34 – La Corse vue par la Vendée. L’avocat général rappelle que Philippe de Villiers a qualifié Charles Pasqua de « parrain, qui, dans son entourage, a des gens qui détiennent avec lui des secrets partagés. » « La Corse vue par la Vendée », commente Villiers. Rires dans la salle.
18H30 – Doutes. « En soi, il n’est pas illégal pour un candidat d’une liste de faire un don. Mais quand j’ai appris qu’il s’agissait d’un prêt de 7,5 millions de francs, excusez-moi je parle en francs, à l’époque l’euro n’avait pas fait encore connaître ses bienfaits », ironise le député européen, la mine bronzée mais sérieuse, « quand j’ai appris qu’il s’agissait d’un prêt, j’ai commencé à m’interroger. »
18H25 – Ecarté des questions financières. « Pouvez vous illustrer devant la Cour ce qui vous faisait croire à une gestion opaque du RPF? » Réponse de Philippe de Villiers: « Mes amis et moi-même nous avions le sentiment d’être tenus à l’écart des questions financières alors que nous ne l’étions pas pour les autres questions où j’étais un vrai associé de Pasqua ». Charles Pasqua reste de marbre.
18H15. Saucisson dans un tupperware. Philippe de Villiers dit retenir deux choses de sa courte collaboration d’un an avec Charles Pasqua. La première: la simplicité de son mode de vie. « Il préfère les bistrots aux grands palaces, il préfère un tupperware avec un saucisson corse plutôt qu’un grand restaurant » selon son ancien allié.
La deuxième: son patriotisme. « J’ai toujours été intimement convaincu du patriotisme ardent de Charles Pasqua. Je suis convaincu que la passion de sa vie est la passion de la France », insiste-t-il.
18H10 – PHILIPPE DE VILLIERS TEMOIGNE. « Je n’ai jamais eu accès au financement du RPF, c’est pour cette raison que j’ai donné ma démission de vice-président de ce mouvement en juillet 2000 », commence-t-il. « C’était une décision de la prudence: le RPF avait une gestion opaque et fantaisiste »
17H50 – Suspension de séance. A venir: l’audition de Philippe de Villiers, confondateur avec Pasqua en 1999 du Rassemblement pour la France (RPF).
17H49 – Sans lui. Lors de l’instruction, Charles Pasqua a déclaré tout ignorer de l’origine des fonds apportés par Marthe Mondoloni, ainsi que la répartition et l’utilisation du produit de la vente du casino d’Annemasse par Robert Feliciaggi et Michel Tomi. Charles Pasqua avait également précisé à l’époque, qu’en 1994, il ne pouvait envisager qu’il conduirait une liste aux Européennes de 1999 et qu’il aurait alors besoin d’un financement.
17H30 – Sourire. En 2009, Marthe Mondoloni a été déclarée coupable de corruption active et condamnée en appel à 15 mois de prison avec sursis et 150.000 euros d’amende. En quittant la salle d’audience, la femme envoie un chaleureux signe à Charles Pasqua, calé dans son grand fauteuil. Un large sourire fend le visage de ce dernier.
17H20 – Confiance. En réalité, Marthe Mondoloni ne sera remboursée que de 5 millions de francs fin 1999. Elle reste créancière de 2,5 millions de francs. Aucune convention de prêt n’a été signée, ni même demandé. « Pour Monsieur Pasqua, je recommencerai sans hésiter », confie-t-elle l’oeil humide.
17H10 – Fille à papa. « En mars 1998, raconte Marthe Mondoloni, mon père m’a demandé de faire un chèque: il fallait combler le déficit pour la campagne de Charles Pasqua. « Pourquoi ne pas le faire? Il y avait de bons sondages, Charles Pasqua était un ami de la famille, on était sûr d’être remboursé ». Entre avril et juin 1999, 7,5 millions de francs sont versés pour la campagne de Pasqua. Un apport déterminant puisqu’il représente 60 % des fonds apportés par le candidat et ses proches.
17H07 – Pourquoi vous lancer en politique ? », s’amuse le président avec son témoin. »Je ne souhaitais pas être élue, je n’en avais pas le temps, j’habitais au Gabon, je ne voyageais pas comme ça » répond simplement Marthe Mondoloni. « Mais pourquoi ne pas le faire puisque Monsieur Pasqua me le demandait »
17H05 – Engagement. Fin 1998, « Charles Pasqua me demande de figurer sur sa liste (en 55e position, NDLR), j’ai accepté, j’étais très honorée », explique l’actuelle présidente du PMU du Gabon.
16H45 – Généreuse bienfaitrice. La Cour s’interroge sur l’origine du don de 7,5 millions de francs fait par Marthe Mondoloni pour la campagne de Charles Pasqua aux Européennes de 1999. Marthe Mondoloni explique que l’argent provient de la revente d’actions du PMU du Congo. L’accusation soutient que l’argent provient de la vente du casino d’Annemasse.
16H30 – NOUVEAU TEMOIN. Les auditions reprennent. A la barre, Marthe Mondoloni, la fille de Michel Tomi, proche de Charles Pasqua.
15H55 – Outre le témoignage de la fille de Michel Tomi, celui de Philippe de Villiers, avec qui Charles Pasqua avait fondé en 1999 le Rassemblement pour la France (RPF), est attendu en fin de journée.
La Cour de justice de la République doit aborder la question du lien présumé entre la vente ultérieure du casino d’Annemasse et le financement de la campagne électorale de Charles Pasqua aux Européennes de 1999.
13H00 – Suspension de séance. La fille de Michel Tomi est attendue à la barre dans le milieu de l’après-midi. Notre direct reprendra peu avant ce témoignage.
12H50 – Fille de. En 1999, cinq ans après la vente du casino d’Annemasse, 7,5 millions de francs étaient versés pour l’association de financement de la campagne de Charles Pasqua aux Européennes par Marthe Mondoloni. Candidate en 55e position sur la liste de l’ancien ministre, domicilée au Gabon, mère de famille, interdite bancaire pour dix ans et….fille de Michel Tomi.
12H38 – Argent et amitié. Pasqua poursuit « Soit je suis un homme qui est intéressé par l’argent et je ne prends pas de précaution, soit je suis quelqu’un qui accomplit les choses selon ses principes parmi lesquels l’argent ne figure pas ». « Et l’amitié ? », lui demande le président. « L’amitié n’a rien à voir avec l’argent », répond le vieux lion.
12H25 – Si j’avais su. Pasqua intervient à la fin de la matinée: « Il est évident que si Tomi avait été associé à ce projet, je ne l’aurais pas accepté »
12H20 – Fantômes. Robert Feliciaggi mourrait assassiné sur un parking de l’aéroport d’Ajaccio en 2006. Michel Tomi, autre témoin clé, ne viendra pas non plus témoigner cet après-midi. Trop souffrant pour se déplacer.
12H15 – Créneau. Prévu pour durer une demi-heure, le témoignage de Claude Guéant aura finalement été bouclé en un quart d’heure.
12H13 – Fichiers expurgés. Le président demande: « Monsieur Guéant, vous avez été par la suite, directeur de la police nationale, est-ce normal que les dossiers de Michel Tomi aient été expurgés des fichiers de la direction des Renseignements généraux ? » Réponse de Guéant: « Il n’est pas normal que des pièces disparaissent. A ma connaissance, Tomi n’était pas intéressé dans ce dossier, au moins administrativement ».
12H10 – 50/50. Lors d’une perquisition au domicile de Tomi, la police retrouvait des feuillets où l’intéressé indiquait quelles personnes et dans quelles proportions a été réparti le prix de vente du casino pour environ 100 millions de francs: 50 millions pour Feliciaggi, 50 pour Tomi.
12H05 – Comptes liés. Lors de l’instruction, Michel Tomi nie toute intervention dans la création du casino d’Annemasse. Feliciaggi, lui, déclare qu’il n’en a pas directement tiré profit mais qu’il y avait en permanence des liens entre les comptes des deux associés.
12H00 – Les deux compères Tomi et Feliciaggi. La création du casino d’Annemasse a été projetée vers 1988 par Michel Tomi et réalisée par Robert Feliciaggi, deux proches de Charles Pasqua. Entre temps, Michel Tomi était condamné pour abus de biens sociaux en qualité de gérant du casino de Bandol. Il lui était donc interdit d’exercer ses activités dans des entreprises de jeux en France.
11H40 – Question de suivi. Le président hasarde quelques questions: « Vous avez ajouté à la main « Merci de me tenir au courant, pourquoi? » « Cela n’a aucune signification particulière, tous ceux qui ont été fonctionnaires savent qu’il est nécessaire de rappeler que l’information doit revenir » se défend Claude Guéant.
11H37 – Botter en touche. « Y a-t-il eu une attention particulière du ministre sur ce dossier ? », questionne le président de la Cour. « Sur ce dossier, j’ai reçu des instructions du ministre comme il le faisait pour d’autres » répond Claude Guéant.
11H33 – Discipliné. Claude Guéant se présente comme un fonctionnaire discipliné: « J’ai, sur instruction, en octobre 1993, demandé au directeur des libertés publiques de se préoccuper d’une instruction rapide de ce dossier »
11H25 – CLAUDE GUEANT A LA BARRE. Parmi les notes évoquées, une intéresse particulièrement l’accusation, celle de Claude Guéant, alors directeur adjoint du cabinet du ministre Pasqua priant Jean-Marc Sauvé de « bien vouloir accélérer la constitution et l’examen du projet de création d’un casino à Annemasse », avec, ajouté à la main: « Merci de me tenir au courant ». Claude Guéant est appelé à la barre.
11H05 – Notes. Entre 1993 et 1994, un certain nombre de notes transitent entre le cabinet du ministre, la commission supérieure des jeux et le bureau de Jean-Marc Sauvé au sujet de cet agrément.
10H57- Obstination. Entre 1991 et 1994, quatre demandes d’exploitation ont été déposées pour le casino d’Annemasse et 3 rejets de la commission des jeux ont été donnés en raison de la personnalité des actionnaires et de question d’opportunité. Il y avait déjà 3 casinos dans la région.
10H50 -Hiérarchie. Jean-Marc Sauvé poursuit: « Je n’ai jamais pris de décision en matière de casino sans en référer directement au cabinet du ministre, je ne peux l’imaginer », ajoute-t-il sans toutefois nommer explicitement Charles Pasqua.
10H45 – Enjeu. « Toutes les affaires de jeux étaient suivies avec une extrême vigilance et attention par tous les ministres que j’ai connus », raconte Jean-Marc Sauvé. Des propos qui nuancent ceux de Charles Pasqua qui disait lundi qu’un ministre de l’Intérieur « n’a pas beaucoup de temps à consacrer à l’examen des détails. Ce n’est pas son rôle. Il a des collaborateurs pour ça ».
10H45 – PREMIER TEMOIN. Parmi les plus réticents sur la délivrance de cet agrément, Jean-Marc Sauvé, alors directeur des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l’Intérieur. Ce matin, le vice-président du Conseil d’Etat est le premier à témoigner.
10H42 – Hasard ? L’autorisation d’exploitation du casino avait été accordée par le ministre Pasqua à l’une de ses connaissances corses Robert Feliciaggi, assassiné en 2006, lequel s’était associé à Michel Tomi, autre ami de M. Pasqua.
Cette autorisation avait été délivrée contre plusieurs avis défavorables de la Commission supérieure des jeux.
10H40 – Le procès de l’ancien ministre de l’Intérieur Charles Pasqua devant la Cour de justice de la République (CJR) pour trois affaires de corruption présumée se poursuit ce mardi avec le dossier du casino d’Annemasse. Les deux temps forts de la journée seront les auditions à 11 heures de son ancien directeur adjoint de cabinet, Claude Guéant, désormais secrétaire général de l’Elysée et en fin d’après-midi de Philippe de Villiers, avec qui il avait fondé le Rassemblement pour la France (RPF).
Charles Pasqua est soupçonné d’avoir accordé, en 1994, l’autorisation d’exploitation du casino d’Annemasse (Haute-Savoie) en échange de la promesse d’un futur financement électoral.
Lors de la première journée, lundi, l’ex-ministre s’est montré combatif affirmant d’entrée « Je suis innocent des faits qui me sont reprochés et j’espère que les débats le feront ressortir » , affirmant également être « traîné dans la boue » depuis dix ans.
Charles Pasqua a insisté sur la charge de travail d’un ministre de l’Intérieur dont les « journées sont lourdes et qui n’a pas beaucoup de temps à consacrer à l’examen des détails. Ce n’est pas son rôle. Il a des collaborateurs pour ça ».