Des sans-papiers, qui vont participer du 1er au 31 mai à une marche Paris-Nice, vont appeler les chefs d’Etat africains à ne pas signer les laisser-passer permettant les expulsions d’immigrés en situation irrégulière, ont déclaré mercredi les organisateurs de la manifestation.
La marche, qui coïncide avec un sommet France-Afrique, aura pour principaux slogans: « hier colonisés, aujourd’hui exploités, demain régularisés » ou encore « gouvernements africains arrêtez de collaborer, gouvernement français, régularisez les sans-papiers », ont précisé les organisateurs réunis au sein du collectif « ministère de la régularisation de tous les sans-papiers ».
Les manifestants entendent demander aux chefs d’Etats africains de ne plus signer les laisser-passer permettant au gouvernement français d’expulser les immigrés en situation irrégulière et de ne pas conclure avec Paris d’accord sur la gestion des flux migratoires.
Conformément au « Pacte européen sur l’immigration et l’asile » adopté en 2008, la France a signé des accords sur l’immigration avec plusieurs pays: Bénin, Cameroun, Cap-Vert, Congo-Brazzaville, Gabon, Ile Maurice, Sénégal, Tunisie.
Ces chefs d’Etat « sont la cause de nos malheurs. Ils savent ce que nous subissons au pays et pourquoi nous sommes là », a dénoncé un intervenant lors d’une conférence de presse.
Un autre a souligné que le durcissement des lois françaises depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence « ne nous a pas empêchés d’arriver en France ». « Maintenant, battons-nous pour être régularisés », a-t-il exhorté.
« Si nous avons choisi de venir ici c’est parce que la France a d’abord fait l’émigration vers nos pays », a plaidé un troisième dans une allusion à la colonisation.
La manifestation « Paris-Nice à pied pour les sans-papiers » traversera dix villes: Melun, Auxerre, Dijon, Châlon-sur-Saône, Mâcon, Lyon, Valence, Avignon, Marseille, Cannes et Nice.
Cette dernière ville accueillera le sommet Afrique-France, qui se tient l’année du 50e anniversaire de l’indépendance pour 14 anciennes colonies françaises (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo). Le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a décliné l’invitation en invoquant une situation intérieure difficile.