Le satisfecit semble général à l’issue de la signature ce 28 avril à Libreville de la nouvelle convention de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (ASECNA) par les ministres de tutelle des 18 pays membres. Les dissensions internes relatives notamment à l’ancien directeur général semblent avoir été résolues, résorbant ainsi les failles qui faisaient craindre l’éclatement de l’agence.
Réunis à Libreville depuis la veille, les ministres de tutelle des 18 pays membres de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et Madagascar (ASECNA) ont paraphé la nouvelle convention de l’agence sensée arrimer celle-ci aux nouveaux standard de l’aviation civile internationale.
Face à la caducité patente des textes organiques signés à Dakar en 1974, la nouvelle convention dite de Libreville, doit donner un nouveau souffle à l’agence qui peine encore à répondre à toutes les exigences de sécurité des partenaires internationaux, en raison notamment des problèmes internes qui freinent son essor.
«Au moment où l’aviation civile internationale est à l’heure des grands défis, il était nécessaire d’adapter l’ASECNA à l’évolution du secteur aérien», a déclaré le chef de l’Etat gabonais qui présidait la cérémonie.
«Si tout ce travail d’adaptation n’était pas fait, l’Afrique courrait le risque d’être marginalisée. (…) les prémisses de cette marginalisation sont déjà là avec l’inscription, par l’Europe, de certaines compagnies africaines sur la liste noire du Transport aérien», a-t-il ajouté.
Des dizaines de compagnies aériennes africaines, ou certains de leurs avions, sont interdits de vol dans l’espace européen en raison du non respect de certaines normes sécuritaires. Pour certains pays comme la République démocratique du Congo, c’est l’ensemble des compagnies qui sont concernés ; au Gabon seules trois des neuf compagnies sont autorisées à se poser en Europe uniquement avec certains appareils.
Le président du Comité des ministres de tutelle, le ministre burkinabé des Transports, Gilbert Ouedraogo, a par ailleurs rappelé que la signature de la Convention révisée de Dakar était «le couronnement d’un travail de dur labeur entrepris depuis juillet 2006 à Bamako, au Mali». Un travail de médiation entre les pays membres notamment, dans lequel le défunt président Omar Bongo avait joué un rôle majeur.
Pour Karim Wade, le ministre sénégalais des Transports aériens, dont le pays a plusieurs fois menacé de quitter l’agence en raison des dissensions internes, cette nouvelle convention «ouvre pour l’ASECNA une nouvelle ère de transparence, de bonne gouvernance et de modernité». Il a salué à cet effet «la sagesse des plus hautes autorités tchadiennes qui ont décidé de ne pas suivre le Directeur Général sortant dans sa tentative de faire prolonger son mandat en violation des textes statutaires de l’ASECNA». Le Sénégal avait clairement conditionné la signature la nouvelle convention au départ de l’actuel directeur général de l’agence.
«Avec la désignation, en juillet prochain à Moroni (Comores), de son prochain directeur général, l’ASECNA pourra enfin entreprendre les reformes nécessaires, notamment la mise en œuvre des recommandations de l’audit comptable et financier décidé par les Etats membres», a conclu le ministre sénégalais des Transports aériens.