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Gabon : Déclaration de l’Union Nationale (UN) Texte intégral

Le Gabon pour Tous

Déclaration du 30 avril 2010
L’actualité politique, économique et sociale du moment offre à l’Union Nationale l’opportunité de s’exprimer sur des points essentiels de la vie de la Nation.

S’agissant des calamités naturelles
Dans un style flagorneur, le communiqué final du Conseil des Ministres du 22 avril 2010 a salué la promptitude dans l’action d’Ali BONGO ONDIMBA, à la suite des dégâts causés par le violent orage qui s’est abattu le samedi 17 Avril dernier sur la Commune de Mouila, Chef-lieu de la province de la Ngounié. Ali BONGO ONDIMBA a fait annoncer le déblocage d’une importante somme d’argent d’un montant d’un 1 milliard de francs CFA par l’Etat gabonais, et d’un demi-milliard de francs CFA au titre de sa contribution personnelle, sur la base d’une évaluation à l’œil nu, dénuée de toute expertise nécessaire en de telles circonstances.

Un premier réflexe pourrait amener le citoyen gabonais à s’extasier devant ce qui peut apparaître comme un élan de bonté, de générosité… mais à y regarder de près, les premières réflexions entraînent la déception, voire l’irritation devant une tendance marquée du pouvoir à la duperie ainsi et à l’obscurantisme.

En effet, nous constatons que dans une affaire qui relève de l’action de l’Etat, Ali BONGO à lui tout seul donne la moitié de la contribution de l’Etat : Une somme d’un demi-milliard de francs CFA qui représente six mille deux cent cinquante fois le SMIG. Si Ali BONGO est capable de sortir un demi-milliard avec autant de facilité, nous sommes en droit de nous interroger sur l’étendue de sa fortune et le niveau de sa contribution fiscale, alors que dans le même temps notre pays enregistre, officiellement, plus de trois cent mille indigents croulant sous la misère la plus sombre.
De qui se moque le Pouvoir ? Déjà dans la nuit du 15 au 16 mars un violent orage s’est abattu sur Oyem.

Les premiers bilans qui en furent dressés faisaient état de 174 habitations ravagées, de plusieurs familles sans-abris dans les quartiers d’Akoakam, Angone, Adzougou, ou encore dans le centre-ville. Les camps de la Brigade de gendarmerie et de la police ont également été touchés, ainsi que l’école catholique Saint-Eloi, qui a dû annoncer l’arrêt momentané des cours, contraignant les élèves à suivre les enseignements dans des églises. Malgré le déplacement sur place du Ministre de l’Intérieur, les populations attendent toujours les mesures d’urgence annoncées par le gouvernement.

Notons au passage que Ali BONGO ONDIMBA n’a pas daigné se rendre à Oyem comme si, à ses yeux, Mouila comptait plus que oyem. C’est l’illustration de la politique de deux poids deux mesures, en violation du serment qui l’oblige a être juste envers tous les Gabonais. Voilà comment gouverne l’Etat PDG : diviser les Gabonais pour mieux régner.

En réalité, nous sommes face à une gouvernance peu orthodoxe, faite d’improvisation et caractérisée par la politique spectacle, à l’image de la descente démagogique, du chef du PDG à Akébé-Kinguélé prétendument destinée à l’ensemble de la population du quartier, alors que en réalité, il rendait visite à une famille amie endeuillée.

Comment peut-on en 2010 tenter de faire croire aux Gabonais, qu’en lieu et place d’une vraie politique sociale, les solutions à leurs problèmes passent par des dons de compatriotes dont les fortunes sont sujettes à caution ? Pourtant le gouvernement a un département social, un service public en charge des calamités… que font-ils Monsieur le Premier Ministre ?

Quelle arrogance, que de venir étaler en lieu et place de l’Etat tant de richesses personnelles devant des dizaines de milliers de Gabonais qui chaque jour ont le plus grand mal à se loger, à se nourrir et à se soigner !

L’Union Nationale observe, pour le regretter, que le PDG et Ali BONGO ONDIMBA ne veulent pas romprent avec la politique des dons prétendument personnels qu’ils font en réalité avec de l’argent public. L’Union Nationale s’étonne enfin que le généreux donateur n’ait révélé aucune identité, aucun montant et n’ait appliqué aucune sanction aux personnes auxquelles il aurait confié des fonds pour des réalisations à Kingélé. Cette curieuse abstention peut conduire à s’interroger la véracité de cette information.

S’agissant du Revenu Minimum Mensuel
La décision d’instituer un Revenu Minimum Mensuel, de porter ce revenu à 150.000 Fcfa, et de l’étendre au secteur privé, illustre, une fois de plus, l’amateurisme d’un gouvernement davantage soucieux de plaire, que de préparer l’avenir à travers une politique économique cohérente, réaliste, et porteuse de croissance.

Cette mesure illustre aussi de façon encore plus éclatante sa méconnaissance profonde des mécanismes de fonctionnement de l’économie réelle, et son mépris avéré du droit.

En s’attaquant avec autant de légèreté à un problème aussi délicat et aussi technique que celui des salaires, le gouvernement fait un bond dans l’inconnu et crée les conditions d’une spirale revendicatrice qui le conduira inévitablement à revoir toute la politique salariale du pays.

Par un effet de domino, les catégories se situant immédiatement au dessus de la tranche des salaires visée par la mesure vont obligatoirement demander qu’on revoit leur situation, ce qui, de proche en proche, conduira à une situation intenable pour les entreprises et socialement explosive. Si l’on considère le salaire-plancher actuellement versé par les entreprises affiliées à la Confédération Patronale Gabonaise (CPG) et qui s’élève à 96.000 F, l’augmentation proposée par Ali Bongo Ondimba appelle de la part de celles-ci un effort considérable de l’ordre de 56% sur les bas salaires. Ce qui est considérable et économiquement absurde.

Le fait d’exclure du bénéfice de la mesure toute une catégorie de travailleurs comme les agents des collectivités locales et les personnels de maison, viole le principe d’égalité entre les Gabonais. Cette mesure illustre, enfin, l’ignorance de ce pouvoir des véritables préoccupations des Gabonais.

En effet, le gouvernement confond accroissement des salaires et augmentation du pouvoir d’achat. L’accroissement des salaires ne vaut pas automatiquement augmentation du pouvoir d’achat dans la mesure où il influe mécaniquement sur les prix. Surtout dans une économie structurellement inflationniste comme la nôtre.

Après avoir sinistré la filière forestière avec la fameuse décision d’interdiction d’exportation des bois en grumes contre l’avis de tous les experts, y compris ceux du gouvernement, et dont les conséquences néfastes se font déjà sentir dans ce secteur stratégique de l’économie nationale, voilà que le gouvernement nous annonce un Revenu Minimum Mensuel plafonné à 150.000 Fcfa, sans études d’impact préalables pour en déterminer le coût et les modalités de mise en œuvre, ni concertation avec les entreprises qui seront, une fois de plus, obligées de mettre la main à la poche et dont certaines ont déjà connu la faillite.

L’Union Nationale s’étonne, au passage, du silence de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG), qui ne s’est exprimée ni sur la mesure d’interdiction d’exportation des bois en grumes, ni sur la journée continue et encore moins sur l’instauration du Revenu Minimum Mensuel.

Certes, il est de la responsabilité d’un gouvernement, surtout s’il en a les moyens, de procéder comme bon lui semble à l’augmentation des salaires des agents du secteur public. Mais, l’extension d’une telle mesure au secteur privé, où les salaires sont habituellement définis, dans le cadre des conventions collectives, en fonction de la productivité du travail, de la qualification des travailleurs et de la santé financière des entreprises aura forcément des répercussions mécaniques sur l’économie de notre pays.

Contrairement à ce qu’estime le gouvernement d’amateurs, l’Union Nationale affirme que l’instauration du Revenu Minimum Mensuel ne se traduira pas par une amélioration du pouvoir d’achat des populations.

En effet, outre le fait que cette mesure est en contradiction avec la volonté affirmée du gouvernement d’assainir les finances publiques, notamment par une meilleure maîtrise de la masse salariale, le Revenu Minimum Mensuel nuira à la compétitivité des entreprises et aggravera le chômage, sans parler des tensions inflationnistes qui en découleront mécaniquement et qui réduiront à néant les effets attendus de la mesure.

Le bien être des populations ne peut se concevoir comme le pense naïvement le gouvernement d’amateurs en terme d’accroissement des salaires. Si le bien être des populations était la préoccupation du gouvernement, le bon sens et la logique économique auraient été d’alléger leurs dépenses d’alimentation, de logement et de santé, qui plombent leurs revenus.

Aujourd’hui, très peu de Gabonais bénéficient de la protection sociale qui ne concerne que les employés du secteur privé, soit à peine 20% de la population active. Quant à la Fonction publique, bien que théoriquement les fonctionnaires bénéficient des prestations sociales, la protection se limite aux pensions dont les montants restent dérisoires à la fois par rapport à leurs revenus en activité et par rapport au coût de la vie.

Enfin le gouvernement ne dit rien ni sur le coût total de cette mesure ni sur les aides prévues pour les entreprises pour opérer les ajustements qu’elle entraînera dans leur trésorerie.

Sur la transparence électorale

Après le hold up électoral du 03 septembre 2009, le pouvoir illégitime d’Ali Bongo Ondimba s’ingénie une fois encore, à organiser la fraude pour les élections partielles du 06 juin prochain. Des manœuvres visant à modifier la liste électorale du 30 août 2009 sont en cours. Il s’agit pour le PDG et ses nouveaux alliés de la Majorité dite républicaine de remplacer certains électeurs de l’opposition par des éléments des forces de sécurité et de défense favorables au pouvoir.

De telles pratiques montrent à l’évidence le peu d’intérêt que les dirigeants actuels accordent à nos lois et règlements et surtout leur refus d’organiser des élections libres et transparentes.

Le renforcement de la démocratie et l’Etat de droit passe obligatoirement par :

• L’introduction des données biométriques dans le traitement du fichier électoral;
• La mise à plat du fichier électoral et sa gestion par une commission électorale revue et corrigée ;
•Le recentrage des compétences de la Cour Constitutionnelle qui a brillamment montré ses limites en matière électorale.

Pour l’Union Nationale, les législatives de 2011 devront être organisées sur la base de ces réformes.
Pour l’heure, l’Union Nationale affirme qu’elle n’acceptera pas d’autre fichier électoral que celui de la dernière présidentielle. L’Union Nationale met en garde le gouvernement contre les pratiques de certains hauts responsables de l’Etat qui préparent des milices pour perturber le bon déroulement du scrutin.

L’Union Nationale appelle ses militants et sympathisants à la mobilisation lors des prochaines élections partielles pour confirmer leurs votes du 30 août 2009 en faveur du changement véritable.
Je vous remercie.

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