Des centrales syndicales gabonaises ont remis samedi au gouvernement un préavis de grève générale illimitée en même temps que leur cahier de doléances à l’occasion du 1er mai, fête du Travail, selon des sources syndicales.
« Nous, travailleurs gabonais, déposons ce jour 1er mai 2010 un préavis de grève générale illimitée », a déclaré Fridolin Mvé Messa, de l’Union des syndicats des agents de la Fonction publique (Usap), lors de la cérémonie de remise de leur manifeste au gouvernement à la Cité de la Démocratie.
Le préavis court jusqu’au 17 mai, l’objectif est « de pousser le gouvernement à respecter ses engagements », a indiqué anonymement à l’AFP un autre syndicaliste.
Le ministre du Travail, Maxime Ngozo Issondou, qui a reçu les documents, a indiqué qu’ils seraient étudiés rapidement, selon la télévision publique RTG1.
Le Premier ministre Paul Biyoghé Mba « fera examiner en urgence par le Conseil interministériel du 4 mai le cahier de revendications des travailleurs. Le lendemain, 5 mai, (…) il recevra toutes les centrales syndicales », a-t-il affirmé.
Les syndicats réclament notamment le rétablissement « de la valorisation de la concertation dans le cadre du dialogue social tripartite, la réduction du prix du gaz et du ciment, la suppression de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) dans les factures d’eau et d’électricité », selon leur mémorandum.
Ils demandent aussi « la prorogation d’un an de la mesure sur l’exportation des grumes aux fins de la construction des usines et de la mise sur pied des plans de reconversion professionnelle ».
Le Gabon avait décidé d’interdire à compter de janvier 2010 l’exportation de bois en grumes, avant d’autoriser des dérogations « pour faire face à l’impossibilité du marché intérieur à absorber » les arbres abattus avant le 1er janvier.
Le 27 avril, le Premier ministre a indiqué lors d’une conférence de presse que les dérogations n’auraient plus cours à compter de mi-mai.
« Le bois, nous avons décidé de le transformer ici. (…) Aucune grume ne sortira plus du Gabon au-delà du 16 mai, parce que nous avons fait une dérogation de trois mois depuis le 15 février », avait-il affirmé.
La Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), principale centrale du primaire et du secondaire, a de son côté fait état d’un « préavis de grève à partir du 25 mai » et dénoncé le non-respect par le gouvernement d’accords signés en janvier et décembre 2009.
« Le gouvernement traîne les pieds. (…) Rien n’est fait jusque là », a déclaré à l’AFP Simon Ndong Edzo, un de ses leaders, évoquant notamment le blocage de trois mois de salaire de certains enseignants ex-grévistes et le non-versement de primes.